L’objectif compétitif du Kyokushin / The Competitive Goal of Kyokushin

 Réflexions Martiales d'un Hypnofighter #310 : L’objectif compétitif du Kyokushin



Hier, une vidéo publiée sur Karate Bushido présentait Antonio Tusseau, classé dans le Top 4 mondial IKO, Gino, plusieurs fois champion d’Europe, et Nolan, vice-champion d’Europe, expliquant leur pratique du Kyokushin.


Dans les commentaires, j’ai lu des remarques habituelles, affirmant que ce karaté ne fonctionnerait ni dans la rue ni face à un boxeur. Il est essentiel de rappeler les intentions de Masutatsu Oyama lorsqu’il a créé sa version sportive du karaté en 1969. Initialement, il souhaitait que le karaté soit à la fois une préparation physique et un système adapté aux plus bagarreurs.


Au début, il faut l’admettre, des figures comme Kurosaki, Shigeru Oyama, Nakamura ou Minaminoto n’étaient pas tendres. Minaminoto, en particulier, a influencé l’interdiction des frappes au visage avec les poings, bien que les coups de paume aient été autorisés au dojo entre 1956 et 1966.


Lors du premier All Japan, Mas Oyama a décidé de supprimer définitivement les frappes au visage pour rendre son karaté accessible à tous. N’étant pas favorable aux gants (bien qu'ils semblent avoir été utilisés au Daizen Dojo), il considérait, à l’instar de Kano, So Doshin et de nombreux Kancho, que les arts martiaux, devenus des Budos puis des disciplines sportives, devaient fortifier les pratiquants.


Un corps peut être renforcé, comme on le voit dans la vidéo de Karate Bushido :https://youtu.be/7zArVN3Vfnc?si=8gsnf6j6yiCCX98D . Mais la tête ne se renforce pas. La forme sportive du Kyokushin s’est alors développée dans l’objectif d’être la plus protectrice possible pour ses pratiquants, sans prétendre représenter un combat de rue ou interstyle. C’est comme prétendre que le Jiujitsu de compétition ou le Taekwondo olympique seraient adaptés à la rue ou à un contexte interstyle : ils restent avant tout des formes d’expression.


Pour l’aspect self-défense, c’est Bobby Lowe, un Hawaïen et l’un des premiers instructeurs de Sosai, qui a élaboré un programme spécifique, car cette critique existait déjà dans les années 60-70. C’est comparable au Judo, autrefois méthode officielle de self-défense de la police de Tokyo, mais qui, dans sa forme sportive actuelle, n’a plus cette vocation.


Cette année, je travaille sur un premier ouvrage qui regroupera tout ce que j’ai pu rassembler sur le Kyokushin de 1953 à 1975.


Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

https://www.passioncombat.net


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Martial Reflections of a Hypnofighter #310: The Competitive Goal of Kyokushin


Yesterday, Karate Bushido released a video featuring Antonio Tusseau, ranked in the Top 4 IKO worldwide, Gino, a multiple-time European champion, and Nolan, vice-European champion, discussing their practice of Kyokushin.


In the comments, I read the usual remarks claiming that this karate would not work in the streets or against a boxer. It’s important to recall Masutatsu Oyama’s vision when he created his sports-oriented karate in 1969. Initially, he aimed for karate to be both a physical preparation and a system suitable for fighters.


At first, it must be said, figures like Kurosaki, Shigeru Oyama, Nakamura, or Minaminoto were not gentle. Minaminoto, in particular, influenced the ban on fist strikes to the face, though palm strikes were permitted between 1956 and 1966.


For the first All Japan tournament, Mas Oyama decided to permanently remove face strikes to make his karate accessible to everyone. Not being in favor of gloves (though they seem to have been used at the Daizen Dojo), he believed, like Kano, So Doshin, and many Kancho, that martial arts, which evolved into Budo and later sports forms, should strengthen practitioners.


The body can be strengthened, as seen in the Karate Bushido video: link to the video. However, the head remains vulnerable to direct hits. The sportive form of Kyokushin was thus developed to be as protective as possible for its practitioners, without claiming to represent street or interstyle combat. Saying otherwise would be like claiming that competition Jiujitsu or Olympic Taekwondo are suited for street or interstyle combat—they are merely forms of expression.


For self-defense, it was Bobby Lowe, a Hawaiian and one of Sosai’s first instructors, who developed a specific program because such critiques already existed in the 1960s and 70s. This is comparable to Judo, once the official self-defense method for the Tokyo police, which, in its current sportive form, lacks this purpose unless kata mastery is included.


This year, I’m working on a first book gathering everything I’ve found about Kyokushin from 1953 to 1975.


Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

https://www.passioncombat.net


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