Combattre, une voie d'humilité ? / Combating, a Path of Humility?
Combattre, une voie d'humilité ?
En ce moment, je discute avec un ancien pratiquant de Karaté, et à travers nos désaccords, je réalise à quel point on peut devenir plus humble grâce à la pratique des arts martiaux, surtout si nous nous engageons régulièrement dans le combat.
Permettez-moi de définir ce que j'appelle le combat : une séance de sparring libre où la 'forme' importe peu, avec la possibilité d'une expression maximale. Par exemple, des matchs de grappling avec toutes les soumissions autorisées ou des combats de frappe avec une gamme technique maximale, comme le Muay Thai, en mettant l'accent sur la réalisation de coups 'propres' plutôt que de viser uniquement les KO. Bien sûr, pour les pratiquants compétents à la fois en grappling et en frappe, il y a des séances de sparring 'libres'.
Dans cette idée d'élargissement de la gamme technique, nous sortons de nos 'normes', ce qui nous permet de vivre une perception très différente du combat. Cela nous amène également à être battus, à ne pas gagner tout le temps, ou à rester bloqués. Cela nous enseigne nos limites à certains moments, qu'elles soient physiques, psychologiques ou techniques.
J'ai quitté certains arts martiaux, non pas par manque d'amour, mais par déception. Certains Sifus ou Senseis n'ont jamais pratiqué le combat et sont restés dans une compétence stagnante, croyant toujours avoir l'œil avisé, la frappe parfaite ou la technique ultime.
Dans le BJJ et la Luta Livre, nous avons la possibilité de nous engager dans le combat ou du moins dans l'opposition physique pendant longtemps. J'ai également eu la chance de vivre cette expérience avec certains Senseis de Judo, des lutteurs et, plus rarement, des pratiquants de frappe.
Dans ce 'rituel' régulier, parfois quotidien, nous revenons à la réalité. La réalité du moment. Celle qui n'oublie pas nos titres, nos statuts et nos grades. Nous affrontons un partenaire ou un adversaire qui veut gagner.
Au fil du temps, plus nous nous connectons à ces moments, moins nous nous échappons vers l'avenir. Un avenir rempli de 'possibilités, de désirs et de souhaits', comme les pratiquants 'jeunes' qui voient leur potentiel et leur progression possibles. Parfois, les années peuvent également produire des pratiquants qui ne parlent que du passé et de ce qu'ils étaient et pouvaient faire. La plupart du temps, ils évitent le combat.
À travers les années de confrontations, nous réalisons que nous savons très peu de choses, que nous ne sommes 'forts' que dans l'instant présent, et qu'il y a de nombreuses batailles que nous ne pourrons JAMAIS gagner.
Cette prise de conscience est libératrice, peut-être d'une partie de l'ego. C'est comme si nous avions abandonné la croyance en un 'surhomme' et nous étions autorisés à devenir simplement humains.
Lorsque nous pratiquons des styles qui ne sont rien de plus que des simulations de combat dans le vide ou avec un partenaire, nous pouvons nous accrocher au pouvoir de la codification martiale pour rester dans notre tour égotique et rêver de devenir les vieux maîtres des mythes 'pré-YouTube'. Ces Maîtres qui, selon la légende, à l'âge de 80 ans, pouvaient battre de jeunes combattants...
À votre avis, quel chemin choisirez-vous ?
Soyez Un
Pank
Let me define what I call combat: a free-form sparring session where the 'form' matters little, with the possibility of maximum expression. For example, grappling matches with all submissions allowed or striking with the maximum technical range, such as Muay Thai, with a focus on landing 'clean' hits rather than solely aiming for knockouts. Of course, for practitioners skilled in both grappling and striking, there are 'free-form' sparring sessions.
In this idea of expanding the technical range, we step out of our 'norms,' which allows us to experience a very different perception of combat. It also leads us to be defeated, not always winning the fight, or getting stuck. This teaches us our limitations at certain moments, whether they are physical, psychological, or technical.
I have left some martial arts, not out of lack of love but due to disappointment. Some Sifus or Senseis never engaged in combat and remained in a stagnant competence, believing they always had the keen eye, the perfect strike, or the ultimate technique.
In BJJ and Luta Livre, we have the opportunity to engage in combat or at least physical opposition for a long time. I have also had the chance to experience this with certain Judo Senseis, Wrestlers, and, more rarely, striking practitioners.
In this regular, sometimes daily 'ritual,' we return to reality. The reality of the moment. The one that doesn't remember or dream of tomorrow. We exist in the here and now, which forgets our titles, statuses, and ranks. We face off against a partner or opponent who wants to win.
As time goes on, the more we become connected to these moments, the less we escape into the future. A future filled with 'possibilities, desires, and wishes,' like 'young' practitioners who see their potential and possible progress. Sometimes, years can also produce practitioners who only talk about the past and what they were and could do. Most of the time, they avoid combat.
Through years of confrontations, we realize that we know very little, that we are 'strong' only in the moment, and that there are plenty of battles we can NEVER win.
This realization is liberating, perhaps from a part of the ego. It's as if we have let go of the beliefs in being a 'superhuman' and allowed ourselves to become just human.
When we practice styles that are nothing more than simulations of combat in the void or with a partner, we can cling to the power of martial codification to remain in our egotistical tower and dream of becoming the old masters of 'pre-YouTube' myths. Those Masters who, according to legend, at the age of 80, could defeat young fighters...
In your opinion, which path will you choose?
Be One
Pank
Commentaires
Enregistrer un commentaire