Réflexions martiales d’un Hypnofighter #54 : Les arts martiaux sont-ils inclusifs? / Are Martial Arts Inclusive?

 

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #54 : Les arts martiaux sont-ils inclusifs?



Je lis souvent que tout le monde peut pratiquer les arts martiaux et que c’est une discipline ouverte à tous. Cependant, en réalité, cela ne me semble pas si juste que cela. Certes, tout le monde peut s’engager dans les aspects plus théoriques tels que les formes dans le vide, la body boxe, et autres, où l’accessibilité est plus évidente.

En revanche, lorsqu’il s’agit de la partie plus physique du combat, de nombreuses personnes ont du mal à y parvenir ou ne peuvent pas s’entraîner avec une intensité suffisante pour connaître une véritable évolution. Si l’on se réfère aux récits des arts martiaux japonais, on y trouve souvent des histoires de personnes chétives devenues fortes. Cependant, il faut garder à l’esprit que les premières années du karaté, par exemple, étaient centrées sur les kihon et les kata, et non sur les combats.

On retrouve une mythologie similaire autour d’Helio Gracie, qui, bien que frêle, était plutôt athlétique. Dans certains articles sur des écoles d’Aiki Jutsu, d’anciens professeurs expliquent que dans le Hakko Ryu, les techniques étaient démontrées à pleine puissance sans plus d’explications. Cela a malheureusement entraîné une diminution progressive du nombre de pratiquants qui se retrouvaient blessés.

Le problème du sport de combat réside dans la gestion de l’opposition, afin qu’elle ne soit pas trop intense, notamment en ce qui concerne les percussions. Sinon, les traumatismes et la peur risquent de faire quitter la salle assez rapidement. La force de Mas Oyama était d’avoir créé un style de karaté dur, mais moins dangereux que d’autres disciplines de combat. Les frappes se concentraient davantage sur le corps et moins sur le visage, limitant ainsi les risques pour les pratiquants. Cela permettait également aux enfants, quel que soit leur physique, de transformer leur corps à l’adolescence, bénéficiant d’une attention particulière portée à la pédagogie.

Cependant, pour des adultes qui n’ont peut-être pas fait de sport pendant des décennies, l’engagement dans les arts martiaux peut s’avérer plus difficile. Non pas que leur mental ne soit pas à la hauteur, mais parce que leur corps risque de subir des tensions voire des dégâts. J’ai souvent vu des personnes revenir dans les arts martiaux et disparaître au bout de 2 mois en raison de blessures ou d’une fatigue difficile à gérer.

Affirmer que tout le monde peut pratiquer ces sports est un peu exagéré. Même en proposant des cours spéciaux, si l’on maintient la norme en termes d’intensité et de combats, il est évident que la sélection se fait rapidement. On peut constater cela chaque mois de septembre, lorsque de nombreuses personnes ultra motivées disparaissent des clubs à travers la France. Même dans les systèmes de défense personnelle, on observe que lors des combats plus réguliers par rapport aux formes à deux, de nombreuses personnes gèrent très mal la situation ou se figent.

Si les arts martiaux étaient des systèmes plus individualisés, il pourrait être possible d’intégrer et de garder tout le monde. Cependant, un certain nombre de pratiquants peuvent rendre la gestion difficile pour l’enseignant, excluant ainsi de nombreuses personnes.

Et vous, pensez-vous que tout le monde peut pratiquer les arts martiaux dans des cours « normaux »?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.

Pank

#artsmartiaux #combats #exclusion #selection #inclusion #difficultés #blessures


English Version

Martial Reflections of an Hypnofighter #54: Are Martial Arts Inclusive?

I often read that everyone can practice martial arts and that it’s an open discipline for all. However, in reality, this doesn’t seem entirely accurate to me. Certainly, anyone can engage in the more theoretical aspects such as forms in the air, shadow boxing, and others, where accessibility is more evident.

On the other hand, when it comes to the physical aspects of combat, many people struggle to achieve it or can’t train with enough intensity to experience real progress. Referring to stories from Japanese martial arts, you often find tales of frail individuals becoming strong. However, it’s important to note that the early years of karate, for example, focused on kihon and kata, not on actual combat.

Similar mythology surrounds figures like Helio Gracie, who, while slender, was reasonably athletic. In articles about Aiki Jutsu schools, former instructors explain that in Hakko Ryu, techniques were demonstrated at full force without further explanations. Unfortunately, this led to a gradual decrease in the number of practitioners due to injuries.

The challenge in combat sports lies in managing opposition so that it’s not overly intense, especially when it comes to striking. Otherwise, the trauma and fear might drive people out of the training quickly. Mas Oyama’s strength was in creating a style of karate that was tough but less dangerous than other combat disciplines. Strikes focused more on the body and less on the face, reducing risks for practitioners. This also allowed children, regardless of their physicality, to transform their bodies in adolescence, benefiting from particular pedagogical attention.

However, for adults who might not have engaged in sports for decades, entering martial arts can be tougher. Not because their mindset isn’t up to par, but because their bodies might endure strains or damage. I’ve often seen people return to martial arts and disappear after 2 months due to injuries or challenging fatigue.

Asserting that everyone can practice these sports is a bit overstated. Even with specialized classes, if the intensity and combat standards are maintained, it’s clear that a selection process occurs swiftly. This is evident every September when many highly motivated individuals disappear from clubs across France. Even in self-defense systems, it’s observed that during more regular sparring compared to partner drills, numerous individuals struggle with the situation or freeze.

If martial arts were more individualized systems, it might be possible to include and retain everyone. However, a certain number of practitioners can make management difficult for the instructor, consequently excluding numerous people.

And you, do you think everyone can practice martial arts in « normal » classes?

Take what is good and just for you.

Be One.

Pank

#MartialArts #Combat #Exclusion #Selection #Inclusion #Challenges #Injuries


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