Réflexions martiales d’un Hypnofighter #33 : L’intérêt du BJJ en gi pour le MMA / The Value of BJJ in a Gi for MMA

 

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #33 : L’intérêt du BJJ en gi pour le MMA

Vous vous souvenez des décennies pendant lesquelles les Brésiliens nous ont vendu l’idée que s’entraîner en gi était la clé pour être performant au sol en MMA ? Il est indéniable que cela a été une brillante stratégie marketing pour remplir les dojos de Jiu-Jitsu. Et cette propagande a tellement bien fonctionné que même aujourd’hui, de nombreux pratiquants répètent cette suggestion complètement fausse.

Non, le gi n’a pas une grande importance pour les combats en MMA. D’ailleurs, parmi vous, combien ont déjà combattu en MMA avec un kimono ? Je l’ai fait lors de compétitions de Pankido, Kudo Daido Juku et Kenpo, il y a longtemps. Clairement, ce n’est pas la même chose. D’ailleurs, de mémoire, Patrick a même fait combattre torse nu les pratiquants de Pankido au fil des années.

Pour ceux qui croient sincèrement que le gi est essentiel parce que Jon Jones s’entraîne en gi chez Gracie Barra, souvenez-vous qu’il était déjà champion de l’UFC avant même de porter un kimono. La plupart des combattants de haut niveau en MMA obtiennent leurs grades en No-Gi.

Certes, c’est agréable de penser que de grands combattants pratiquent le BJJ traditionnel, mais ce n’est pas le cas lors de leurs préparations. Maintenant, j’ai abordé la question différemment. Est-ce que le gi pourrait apporter quelque chose pour améliorer certaines séquences au sol pendant un combat en MMA ?

La première chose que je trouve intéressante pour un pratiquant qui commence à intégrer les frappes au sol, c’est l’importance des prises. Bien sûr, nous n’utilisons que très rarement des prises en lasso ou en spider guard, mais la compréhension du contrôle du gi au niveau du col et des manches nous permet de mieux gérer les mouvements des bras et du buste pour éviter les impacts violents.
Un autre point concerne les clés de cheville. Même si l’IBJJF n’autorise pas les heel hooks et les knee reaping en gi (ce que je trouve idiot), le fait de les travailler en kimono permet une meilleure compréhension du contrôle nécessaire pour éviter les blessures aux chevilles.

C’est précisément le gi qui empêche des soumissions rapides et distantes. Nous pouvons facilement saisir le col et les manches pour empêcher notre partenaire de tourner. Comme le rythme est plus lent, nous pouvons mieux ressentir nos points de vulnérabilité et ceux qui ne posent pas de problème. Nous apprenons à nous échapper progressivement. C’est un avantage que nous pouvons ensuite automatiser en luta/nogi.

La rétention de positions est devenue particulièrement efficace en Jiu-Jitsu ces dernières années, sauf peut-être pour empêcher l’adversaire de se relever. Mais comme nous l’avons vu avec Da Bronx (qui est clairement excellent dans cette position), il a pu appliquer le type de contrôle que l’on retrouve généralement dans le Jiu-Jitsu contemporain pour empêcher son adversaire (Dariush) de passer ou de frapper trop fort. Le gi nous apprend à frustrer l’autre, à trouver les contrôles et les angles pour éviter d’être écrasé ou de perdre toute mobilité.

Il est entendu que le gi n’est pas indispensable pour les points que j’ai mis en avant, mais ce sont les éléments qui me semblent les plus constructifs. En revanche, le gi peut créer des habitudes de prises que nous n’avons jamais en MMA, il est impossible de faire des prises de type « Pocket » ne serait-ce que pour contrôler la main. Les rythmes sont clairement différents, comme en témoignent les conversations avec les pratiquants de BJJ qui, pour la plupart, n’apprécient pas le No-Gi car ils le trouvent trop explosif et difficile à contrôler.

Il est clair qu’il y a moins de cales possibles en luta, donc moins d’angles, de points de pivot ou de leviers. Cela limite les opportunités et la mobilité dans certains contrôles.

Les lutteurs et les grapplers ont depuis longtemps prouvé que le gi n’est pas essentiel. Rappelez-vous de Vieira qui s’est fait prendre dans une guillotine par une ceinture violette ordinaire (Hernandez) ? Pourtant, Rodolpho est un sextuple champion du monde en gi avec sa ceinture noire.

Il est important de mettre un terme à la propagande et aux « fausses informations » des accros du BJJ. Même si le Jiu-Jitsu est à l’origine du Vale Tudo et du MMA contemporain, il n’est plus la discipline centrale de ce sport. Il est donc essentiel de s’entraîner intelligemment et de ne pas gaspiller le temps de ceux qui aspirent à exceller dans une discipline où le gi est inconnu.

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank

#Gi #noGi #contrôle #racalutabjj #asile #jiujitsu #bjj #blackbelt #lutalivre #nopainhappiness #whitebeltitude #mma #karate


English Version

Martial Musings of an Hypnofighter #33: The Value of BJJ in a Gi for MMA

Do you recall the decades during which the Brazilians sold us the idea that training in a gi was the key to being effective on the ground in MMA? Undoubtedly, it was a brilliant marketing strategy to fill Jiu-Jitsu dojos. And this propaganda worked so well that even today, many practitioners repeat this completely false notion.

No, the gi doesn’t hold great importance for MMA fights. By the way, how many of you have actually fought in MMA with a kimono on? I did it in Pankido, Kudo Daido Juku, and Kenpo competitions a long time ago. Clearly, it’s not the same thing. In fact, I recall that Patrick even had Pankido practitioners fight shirtless over the years.

For those who genuinely believe that the gi is essential because Jon Jones trains in a gi at Gracie Barra, remember that he was already a UFC champion before he even put on a kimono. Most high-level MMA fighters earn their ranks in No-Gi.

Sure, it’s nice to think that great fighters practice traditional BJJ, but that’s not what they’re focused on during their preparations. Now, I’ve approached the question differently. Could the gi offer something to enhance certain ground sequences during an MMA fight?

The first thing I find interesting for a practitioner who’s starting to integrate ground strikes is the importance of grips. Of course, we rarely use lasso or spider guard grips, but understanding gi control at the collar and sleeves allows us to better manage arm and torso movements to avoid heavy impacts.

Another point concerns ankle locks. Even though the IBJJF doesn’t allow heel hooks and knee reaping in the gi (which I find silly), working on them in a kimono leads to a better understanding of the control needed to prevent ankle injuries.

It’s precisely the gi that prevents quick, distant submissions. We can easily grab the collar and sleeves to prevent our partner from turning. Since the pace is slower, we can better feel our points of vulnerability and those that aren’t problematic. We learn to escape gradually. This is an advantage that we can then automate in Luta/No-Gi.

Position retention has become particularly effective in Jiu-Jitsu in recent years, except maybe for preventing the opponent from standing up. But as we saw with Da Bronx (who is clearly excellent in this position), he was able to apply the type of control that is generally found in contemporary Jiu-Jitsu to prevent his opponent (Dariush) from passing or striking too forcefully. The gi teaches us to frustrate the opponent, find controls and angles to avoid being crushed or losing all mobility.

It’s understood that the gi isn’t indispensable for the points I’ve highlighted, but these are the elements that seem most constructive to me. On the other hand, the gi can create gripping habits that we don’t have in MMA—there’s no way to use « pocket » grips just to control the hand. The rhythms are clearly different, as evidenced by conversations with BJJ practitioners who, for the most part, don’t appreciate No-Gi because they find it too explosive and difficult to control.

It’s clear that there are fewer grips available in Luta, hence fewer angles, pivot points, or levers. This limits opportunities and mobility in certain controls.

Wrestlers and grapplers have long proven that the gi is not essential. Remember Vieira, who got caught in a guillotine by an ordinary purple belt (Hernandez)? Yet Rodolpho is a six-time world gi champion with his black belt.

It’s important to put an end to the propaganda and « false information » of BJJ enthusiasts. Even though Jiu-Jitsu originated Vale Tudo and contemporary MMA, it’s no longer the central discipline of this sport. Therefore, it’s crucial to train intelligently and not waste the time of those aspiring to excel in a discipline where the gi is unfamiliar.

Take what is good and just for you. Be one, Pank

#Gi #noGi #control #racalutabjj #asylum #jiujitsu #bjj #blackbelt #lutalivre #nopainhappiness #whitebeltitude #mma #karate

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