Réflexions martiales d’un Hypnofighter #29 : L’esprit sectaire dans les arts martiaux / Sectarian Mindset in Martial Arts

 

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #29 : L’esprit sectaire dans les arts martiaux

Ne nous leurrons pas, les arts martiaux peuvent très facilement dévier vers des comportements assez sombres. Entre les sensei qui imposent des conditions insupportables aux élèves au nom de la tradition, les sorties ou retraites qui deviennent des moments de conntrôle physique et psychologique, les cultes de la personnalité et le besoin constant d’exercer une domination sur les apprenants, il y a de quoi s’inquiéter.

Combien de professeurs dans divers styles, en plus de leur mystique, se considèrent comme détenteurs d’un savoir unique et absolu, se permettant des humiliations constantes pour rendre les futurs bras droits ou instructeurs de leur ryu plus dociles ?
Cela s’applique également à nos arts martiaux modernes. Il est malheureusement assez récurrent d’entendre parler de professeurs d’académies qui imposent des relations sexuelles avec de très jeunes femmes, fascinées par la figure d’autorité qu’ils représentent.

Les légendes n’aident en rien. Combien de pratiquants sont perçus différemment lorsqu’ils ont eu l’occasion de s’entraîner avec le fondateur ? Comme si leur propre niveau était lié à la personne qui a créé l’école. Pourtant, dans les faits, cela n’a pas grand-chose à voir. De nombreux jiujitsukas sont d’excellents professeurs et combattants, sans avoir jamais approché de près ou de loin un membre de la famille Gracie.

Si l’on se limite aux Gracie, Rickson explique clairement que son père et son oncle ont créé une sorte de secte de combattants pour satisfaire l’ego démesuré d’Hélio. Parfois, je ris avec mes amis du Kyokushin parce que le fonctionnement y est très sectaire. On n’a jamais le droit de dire quoi que ce soit, à part « OSU ». On passe son temps à tout valider, même lorsque l’on n’est pas d’accord.
Comme dans le domaine de l’hypnose et des disciplines complémentaires, il est facile de succomber à cette sensation de « puissance ». Comme Kara l’a récemment mentionné dans un commentaire, beaucoup de pratiquants cherchent plus ou moins consciemment une figure parentale. Cela permet aux professeurs, qui ont besoin de reconnaissance et de pouvoir, de prendre une place qui leur est déjà attribuée par le groupe.

C’est encore plus flagrant avec les maîtres du Chi. Ils ont toute une armée de disciples prêts à démontrer la puissance de la technique et la maîtrise absolue de l’énergie en étant des cobayes totalement conditionnés. Si en plus, il y a une forme d’orientalisme avec les notions de senpai, sensei, hanshi, les élèves deviennent de véritables serviteurs à disposition. Tout doit être fait pour le confort du maître, qui est souvent déconnecté de la réalité, même si son niveau n’est pas vraiment extraordinaire.

Le respect pour les plus anciens ne doit pas devenir un moyen de prendre le contrôle sur des personnes qui les admirent pour leur ceinture ou leur statut. Les pratiquants sont des êtres humains et les valeurs officielles des écoles sont rarement appliquées. L’étiquette martiale est un mythe, il suffit de voir à quel point les professeurs se laissent aller à l’alcool pendant les stages ou les soirées de fin de stage, comment ils cherchent à séduire les pratiquantes pour obtenir plus que de simples sourires respectueux. On oublie vite le contrôle de soi et la maîtrise de soi, ne laissant que les instincts les plus primaires prendre le dessus.
Lorsque vous rejoignez une académie, essayez de maintenir un esprit critique autant que possible, même si cela peut être difficile, car nous projetons beaucoup et sommes en attente. C’est d’autant plus vrai lorsque le professeur est une légende ou que vous êtes fasciné par lui. Il est très facile de se retrouver sous l’emprise d’une simple passion et du désir de donner le meilleur de soi-même.

Et vous, avez-vous déjà rencontré des gourous dans les arts martiaux ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank

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English Version :

Martial Musings of an Hypnofighter #29: Sectarian Mindset in Martial Arts

Let’s not deceive ourselves; martial arts can easily deviate towards rather dark behaviors. From sensei imposing unbearable conditions on students in the name of tradition, to outings or retreats turning into moments of physical and psychological control, personality cults, and the constant need to exercise dominance over learners, there is cause for concern.

How many instructors in various styles, alongside their mystique, consider themselves possessors of unique and absolute knowledge, allowing for constant humiliations to make future right-hand men or ryu instructors more docile? This also applies to our modern martial arts. Unfortunately, it’s all too common to hear about academy instructors imposing sexual relationships with very young women, fascinated by the authority figure they represent.

Legends do not help either. How many practitioners are perceived differently after having the opportunity to train with the founder? As if their own level were tied to the person who created the school. Yet, in practice, this has little to do with it. Many jiujitsukas are excellent teachers and fighters, without ever having come close to a member of the Gracie family.

If we limit ourselves to the Gracies, Rickson clearly explains that his father and uncle created a sort of fighter cult to satisfy Helio’s oversized ego. Sometimes, I laugh with my Kyokushin friends because the system there is very cult-like. You are never allowed to say anything except « OSU. » You spend your time validating everything, even when you disagree.

As in the field of hypnosis and complementary disciplines, it’s easy to succumb to this feeling of « power. » As Kara recently mentioned in a comment, many practitioners more or less consciously seek a parental figure. This allows instructors, who need recognition and power, to take a place that is already assigned to them by the group.

This is even more apparent with Chi masters. They have an army of disciples ready to demonstrate the power of the technique and the absolute mastery of energy by being fully conditioned guinea pigs. If, moreover, there is a form of Orientalism with notions of senpai, sensei, hanshi, the students become real servants at their disposal. Everything must be done for the comfort of the master, who is often disconnected from reality, even if their level is not really extraordinary.

Respect for the elders must not become a means of exerting control over people who admire them for their belt or status. Practitioners are human beings, and the official values of schools are rarely applied. Martial etiquette is a myth; just see how instructors let loose with alcohol during workshops or end-of-session parties, how they try to seduce female practitioners to get more than just respectful smiles. Self-control and self-mastery are quickly forgotten, leaving only the most primal instincts to take over.

When you join an academy, try to maintain a critical mindset as much as possible, even if it can be challenging, as we project a lot and have expectations. This is especially true when the instructor is a legend or when you are fascinated by them. It’s very easy to find yourself under the influence of a simple passion and the desire to give your best.

And you, have you ever encountered gurus in martial arts?

Take what is good and just for you. Be one, Pank

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