Réflexions martiales d’un Hypnofighter #28 : Le sol en combat / The Ground in Combat

 

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #28 : Le sol en combat

Nous apprécions nos styles de préhension et nous savons qu’ils sont efficaces lors de combats libres et en défense urbaine contre des novices. Cependant, nous pouvons rapidement nous retrouver dans des situations bloquées avec une grande rétention lorsque le gi est impliqué.

Je n’ai jamais vraiment aimé le gi, même depuis mes débuts. Je venais du Pancrase et je ne comprenais pas l’intérêt d’apprendre à faire des nœuds avec un pyjama pour progresser en combat. Au fil des années, j’ai appris à aimer cet facette pour l’aspect pédagogique du travail en kimono. Cependant, lors des compétitions, je ressens simplement l’envie de frapper le gars qui me maintient dans une position.

J’en ai parlé il y a quelques jours, à un certain âge, le jiu-jitsu peut être réconfortant car le fait de retenir son adversaire permet un contrôle bien plus complexe qu’en Luta ou en MMA. La prise du gi, et surtout les jeux de col ou de manches, empêchent le partenaire de bouger, de s’échapper et parfois même de travailler de manière offensive.

Je crois que c’est à ces moments-là que mon cerveau bloque et ne comprend pas à quoi tout cela sert. Même si Rener Gracie fait des vidéos sur l’utilisation d’un hoodie dans la rue, je ne comprends pas en quoi nous sommes en train de combattre. Nous savons que dès que nous combattons sans gi et avec des frappes, voire même dans les règles de l’EBI, les choses se passent différemment.

Lorsque nous ne sommes pas capables de maintenir un adversaire au sol, c’est la galère, lorsque nous ne parvenons pas à entraîner le partenaire au sol, c’est la galère, et lorsque nous ne pouvons pas saisir correctement ce dernier parce qu’il glisse ou nous tape, c’est la galère. Le jiu-jitsu avec ses saisies et cet accord tacite de ne pas se relever ne correspond à rien dans une réalité de combat. Nous pouvons voir aujourd’hui avec quelle expertise les combattants de MMA parviennent à se relever en utilisant la cage ou simplement en explosant pour changer les dimensions du combat.

Aujourd’hui, je pense que le sol, sans prendre en compte les frappes, est un défaut. Nous devons garder à l’esprit que si nous avons un gi lors de l’exécution des techniques, nous ne pouvons pas laisser nos mains trop disponibles, sinon nous serons sujets à des petites frappes qui, bien qu’elles ne nous mettent pas nécessairement KO, peuvent nous épuiser, nous désorienter et nous blesser. Cette réalité rend de nombreuses techniques en gi caduques.

Même si le patrimoine technique du jiu-jitsu est bien plus vaste que celui de la Luta, le grappling, en raison du manque de grip, est bien plus orienté vers la réalité d’un combat au sol, avec des saisies qui empêchent les frappes et des rythmes qui ressemblent à un combat où certains ne veulent pas rester au sol.

Apprendre à combattre dans le jiu-jitsu sportif actuel n’est pas optimal pour combattre au sol dans des conditions de combat libre. Malgré toutes les qualités développées par le BJJ actuel, il ne forme pas aussi bien que le sambo ou certains styles de grappling des combattants polyvalents. Plus nous devenons techniques en jiu-jitsu sportif dans les années à venir, plus nous risquons de perdre l’efficacité d’un combat au sol performant dans un contexte interstyle.

Travaillez-vous régulièrement avec des frappes au sol ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank

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English Version

Martial Musings of an Hypnofighter #28: The Ground in Combat

We value our gripping styles and understand their effectiveness in free sparring and urban defense against novices. However, we can quickly find ourselves in situations with significant retention when the gi is involved.

I’ve never truly liked the gi, even from my beginnings. I came from Pancrase, and I couldn’t comprehend the purpose of learning to tie knots with a pajama to advance in combat. Over the years, I’ve grown to appreciate this aspect for the pedagogical value of working in a kimono. Nonetheless, during competitions, I simply feel the urge to strike the guy who’s holding me in position.

I discussed this a few days ago; at a certain age, Jiu-Jitsu can be comforting because restraining your adversary allows for much more intricate control than in Luta or MMA. The gi grip, particularly collar or sleeve grips, immobilizes the partner, preventing them from moving, escaping, and at times, even working offensively.

I believe it’s in these moments that my brain gets stuck and doesn’t understand the purpose of it all. Even though Rener Gracie makes videos about using a hoodie in the street, I don’t grasp what we’re fighting for. We know that as soon as we fight without a gi and with strikes, or even under EBI rules, things unfold differently.

When we’re unable to keep an opponent on the ground, it’s a struggle; when we can’t take our partner down, it’s a struggle; and when we can’t grip them properly because they’re slippery or they’re hitting us, it’s a struggle. Jiu-Jitsu with its grips and the unspoken agreement not to stand up doesn’t align with the reality of combat. Today, we can witness the expertise with which MMA fighters manage to stand up using the cage or simply explode to change the fight’s dimensions.

Nowadays, I think the ground, without considering strikes, is a flaw. We must bear in mind that if we’re wearing a gi while executing techniques, we can’t leave our hands too exposed; otherwise, we’ll be vulnerable to small strikes that, even though they might not necessarily knock us out, can exhaust, disorient, and injure us. This reality renders many gi techniques obsolete.

Even though the technical heritage of Jiu-Jitsu is much more extensive than that of Luta, grappling, due to the lack of grip, is much more aligned with the reality of ground combat, featuring grips that prevent strikes and rhythms resembling a fight where some individuals don’t want to remain on the ground.

Learning to fight in modern sport Jiu-Jitsu isn’t optimal for ground fighting in free combat conditions. Despite all the qualities developed by present BJJ, it doesn’t train as effectively as Sambo or certain styles of grappling for versatile fighters. The more technically advanced we become in sport Jiu-Jitsu in the coming years, the more we risk losing the efficiency of effective ground combat in an interstyle context.

Do you regularly work with ground strikes?

Select what resonates with you in goodness and righteousness.

Be one, Pank

#strikes #sportsjiujitsu #grappling #striking #beginner #racalutabjj #asylum #jiujitsu #bjj #blackbelt #lutalivre #nopainhappiness #whitebeltitude #mma #karate

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