Réflexions martiales d’un Hypnofighter #43 : L’échec dans l’entraînement au quotidien / Failure in Daily Training
Réflexions martiales d’un Hypnofighter #43 : L’échec dans l’entraînement au quotidien

Nous perdons souvent en Jiujitsu, et c’est d’ailleurs parce que nous reconnaissons nos limites, nos possibilités et nos impossibilités que nous prenons en compte les différentes possibilités dans notre jeu. Il est difficile de faire comprendre à des débutants que taper/abandonner n’est pas un problème. En effet, il est toujours utile de pouvoir lâcher des situations pour se demander comment nous en sommes arrivés là.
Il est d’ailleurs assez amusant de constater que de nombreux élèves nous demandent comment sortir d’une soumission, alors que la question devrait se poser à une étape au-dessus : comment se fait-il que nous soyons dans cette position qui entraîne une tentative de soumission ? Nous avons perdu des pièces bien avant ce qui nous semble être l’échec du match.
Tout se fait par étape en Luta. Nous construisons notre passage des défenses et petit à petit, nous arrivons dans des postures qui amènent des opportunités. Quand nous perdons, que ce soit une position ou sur une finalisation, nous ne devons pas nous bloquer sur la défaite.
Au contraire, il est utile de reprendre le processus et se demander ce qui n’a pas fonctionné. Je sais par exemple que sur un de mes derniers combats, je me suis retrouvé dans une mauvaise situation à cause d’un grip que j’ai relâché. Malheureusement, tout le reste du combat a été problématique. Quand tu prends conscience de tes erreurs, cela ne signifie pas que tu puisses t’en sortir, mais tu sais que cette expérience te donnera une leçon à appliquer dans les affrontements qui suivront.
La défaite en BJJ est tranquille, dans le sens où nous abandonnons, et que nous ne sommes que très rarement blessés dans ce processus. Ce qui n’est clairement pas le cas en frappes. Nous perdons en TKO ou KO, ce qui affecte automatiquement tout notre corps. La défaite en boxe est bien plus traumatisante, car elle est non consentie et ces systèmes entraînent beaucoup plus d’agressivité.
Quand nous recevons des coups à la tête, il est possible que nous voulions nous venger et faire aussi mal à l’autre. Nous pouvons même trouver que c’est humiliant de subir un KO ou un TKO, comme si c’était une preuve de notre impuissance. Dans les styles de préhension, on arrive à une forme de frustration qui passe assez vite, car nous pouvons reprendre un round pleine puissance quelques secondes après l’abandon.
Cela entraîne une façon complètement différente de vivre la défaite. Cela ne veut pas dire que c’est une acceptation facile, mais il est plus aisé de se relever et de faire un débriefing quelques secondes après le match. Ce qui se fait beaucoup moins souvent dans les combats de frappes.
Apprendre à perdre tous les jours est également particulier. Autant en frappes, il est rare de finir les partenaires à l’entraînement et donc il y a peu de TKO et jamais de KO volontaires aux entraînements, alors qu’en préhension, nous nous retrouvons constamment dans des combats où les participants cherchent sans cesse à mettre fin au combat en soumettant l’autre. En somme, il y a une recherche constante du KO version grappling.
Cela donne aussi une meilleure acceptation de l’échec ; il est ordinaire et courant. Quand un athlète de boxe tombera peut-être KO après des dizaines de combats, n’importe quel Jiujitsuka aura déjà tapé des centaines de fois depuis qu’il est ceinture blanche. Nous n’avons pas du tout la même gestion de la défaite. En Jiujistus et Luta, nous avons une résilience qui est omniprésente, car nous avons tous goûté à ces moments de remise en question. Et parfois, cela se produit plusieurs fois par entraînement et des tas de fois dans la semaine.
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
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English Version
Martial Musings of an Hypnofighter #43: Failure in Daily Training
We often lose in Jiu-Jitsu, and it’s precisely because we recognize our limits, possibilities, and impossibilities that we consider the different options in our game. It’s challenging to convey to beginners that tapping/submitting isn’t an issue. Indeed, it’s always useful to be able to release from situations to question how we got there in the first place.
It’s quite amusing to note that many students ask us how to escape a submission, when the question should arise one step earlier: how did we end up in that position that led to a submission attempt? We lost pieces well before what we perceive as the failure of the match.
Everything happens step by step in Luta. We build our transitions from defenses, and gradually, we find ourselves in positions that present opportunities. When we lose, whether it’s a position or on a submission, we shouldn’t get stuck on the defeat.
On the contrary, it’s useful to revisit the process and question what didn’t work. For example, I know that in one of my recent matches, I found myself in a bad situation because I let go of a grip. Unfortunately, the rest of the match was problematic. When you realize your mistakes, it doesn’t necessarily mean you can get out of the situation, but you know that this experience will give you a lesson to apply in future confrontations.
Defeat in BJJ is gentle, in the sense that we submit, and we’re rarely injured in this process. This clearly isn’t the case in striking. We lose by TKO or KO, which automatically affects our entire body. Defeat in boxing is much more traumatic because it’s involuntary, and these systems carry much more aggression.
When we take shots to the head, we might want revenge and to hurt the other person just as badly. We might even find it humiliating to experience a KO or TKO, as if it’s evidence of our powerlessness. In grappling styles, there’s a form of frustration that passes quite quickly, as we can go back to full power a few seconds after the submission.
This results in a completely different way of experiencing defeat. It doesn’t mean it’s an easy acceptance, but it’s easier to get back up and debrief a few seconds after the match. This is much less common in striking matches.
Learning to lose every day is also unique. In striking, it’s rare to finish training partners, so there are few TKOs and never intentional KOs during training. On the other hand, in grappling, we’re constantly in situations where participants are striving to end the match by submitting the other. In essence, there’s a constant search for the grappling version of a KO.
This also leads to a better acceptance of failure; it’s ordinary and commonplace. While a boxing athlete might experience a KO after dozens of fights, any Jiu-Jitsuka will have tapped hundreds of times since they were a white belt. We don’t manage defeat in the same way at all. In Jiu-Jitsu and Luta, we have a pervasive resilience because we’ve all tasted those moments of self-questioning. Sometimes, this happens multiple times per training session and numerous times during the week.
It’s a real advantage in daily life. When something doesn’t go as planned, we can look at things more objectively, as we do in a match, and identify the root cause of the problem to reduce the likelihood of repetition.
And you, how do you manage defeats and failures in your daily life, whether in training or in general?
Take what is good and just for you.
Be One, Pank
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