Réflexions Martiales d'un Hypnofighter #: Doit on prendre en compte le dopage dans notre enseignement ? / Should We Address Doping in Our Teaching?
Réflexions Martiales d'un Hypnofighter #: Doit on prendre en compte le dopage dans notre enseignement ?
Nos sports de haut niveau sont remplis d’athlètes dopés. Ceux qui sont propres sont sûrement minoritaires, et aujourd’hui, la question de savoir si c’est bien ou non a peu de sens. En voulant des performances extraordinaires au-delà du réel, nous, en tant que spectateurs, poussons les athlètes à se surpasser et donc à prendre des substances dopantes.
Le véritable problème réside dans la dimension pédagogique. Lorsque des jeunes intègrent une académie de BJJ/Luta ou de MMA, il est dommage de leur faire croire qu’ils pourront atteindre les sommets dans des organisations comme l’UFC ou remporter les championnats du monde de ceinture noire IBJJF simplement en s’entraînant.
Il est difficile de voir ces jeunes revenir de compétitions et s’entraîner sans relâche pour atteindre leurs objectifs, pour finalement se faire démolir par des adversaires au physique impossible. Nous avons tous vu des athlètes dopés qui, en quelques semaines ou mois, acquièrent une force monstrueuse et une endurance illimitée.
Les avantages des cycles de dopage se maintiennent (ou diminuent légèrement) même sans en reprendre. Je ne parle pas de cas comme celui du colosse Belfort qui, dans la trentaine, a connu l’arrivée de l’USADA et a montré un physique vieilli, pour ensuite revenir avec une TRT complète où l’on a l’impression qu’il est devenu un bodybuilder.
Nous devons être honnêtes avec nos pratiquants et leur dire que malheureusement, le plafond n’est pas de verre, mais de substances chimiques. À un moment donné, il y aura peu de chances d’atteindre le sommet sans utiliser de produits dopants, peu importe leur talent. Il y a certainement des exceptions, mais par rapport à quelles normes ? Si l’on considère l’USADA, on sait qu’elle est beaucoup moins restrictive que l’Agence Mondiale Antidopage.
Quand un jeune comme Mica Galvao, qui est monstrueux à tous les niveaux, est déjà complètement chargé à 19 ans, cela pose question. Même moi, un combattant lambda, on m’a proposé du dopage à l’âge de 16 ans pour « être en forme le jour du combat », et c’était il y a 30 ans. Alors imaginez les gamins en centre de formation dans des sports comme foot… la pression doit être insupportable pour rester propre.
Les champions sont des références pour les compétiteurs. Ils apprécient leur style, leur jeu et prennent exemple sur leurs entraînements. Alors non, s’entraîner pendant des semaines, 3 à 4 fois par jour, à pleine puissance en se nourrissant uniquement de brocolis et de poulet, ce n’est pas possible.
Nos athlètes qui se poussent jusqu’à l’épuisement finissent par souffrir de surentraînement, voire de blessures graves. Il est donc essentiel de dire à ces personnes motivées qu’elles pourront atteindre certains sommets, mais peut-être qu’elles ne pourront pas franchir d’autres.
Il est temps de faire face à la réalité. Les États-Unis, le Brésil et les pays d’ex-URSS sont depuis des décennies dans un modèle axé sur la performance, tout comme les athlètes du Dagestan (qui ne sont certainement pas le produit à 100% de l’açaï). En France, le dopage circule également, mais il est moins accessible. Ainsi, lorsqu’on se bat contre des personnes qui n’ont pas de scrupules à prendre les suppléments nécessaires, il est difficile de prétendre que ce n’est qu’une question de préparation, physique, technique et mentale.
La compétition est un excellent moyen d’apprentissage, de progression. Viser haut est une bonne chose. Toutefois, en tant qu’éducateurs, nous devons permettre à nos combattants d’atteindre leur plein potentiel sans leur mentir sur la réalité de nos sports. Il est primordial de les informer des dangers liés à la prise de drogues, et de faire plus que simplement enseigner un art martial.
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank
#dopage #ufc #ibjjf #competition #racalutabjj #asile #jiujitsu #bjj #blackbelt #lutalivre #nopainhappiness #whitebeltitude #mma #karate
ENglish Version
Martial Musings of Hypnofighter #3: Should We Address Doping in Our Teaching?
Our elite sports are rife with doped athletes. Those who remain clean are likely the minority, and today, the debate over whether this is right or wrong holds little significance. As spectators demanding superhuman performances, we inadvertently push athletes to exceed their limits and resort to performance-enhancing substances.
The real issue lies in education. When young individuals join BJJ/Luta or MMA academies, it’s unfortunate to make them believe they can reach the pinnacles of organizations like the UFC or secure IBJJF black belt championships merely through training.
It’s disheartening to see these young athletes return from competitions, tirelessly training to achieve their goals, only to be obliterated by opponents with seemingly impossible physiques. We’ve all witnessed doped athletes rapidly gaining immense strength and endless stamina within weeks or months.
Doping advantages linger (or slightly diminish) even after cycles are ceased. I’m not discussing cases like that of Belfort, who, in his thirties, experienced the arrival of USADA and displayed an aged physique, only to return with full TRT, seemingly transformed into a bodybuilder.
We must be honest with our practitioners, informing them that unfortunately, the ceiling is not made of glass but of chemical substances. Eventually, the odds of reaching the summit without using performance-enhancing products become slim, regardless of their talent. There might be exceptions, but compared to which standards? If we consider USADA, it’s considerably less strict than the World Anti-Doping Agency.
When a young prodigy like Mica Galvao, who excels on all fronts, is already fully loaded at 19, it raises questions. Even an average fighter like myself was offered doping at the age of 16, « to be in shape for fight day, » and that was 30 years ago. Now, imagine kids in training centers for sports like soccer—the pressure to remain clean must be unbearable.
Champions are role models for competitors. They admire their style, their game, and emulate their training methods. Yet, training for weeks, 3 to 4 times a day, at full throttle while subsisting solely on broccoli and chicken, is unfeasible.
Our athletes, pushing themselves to exhaustion, end up suffering from overtraining or even severe injuries. Hence, it’s crucial to tell these motivated individuals that they might reach certain summits but perhaps not others.
It’s time to confront reality. For decades, the United States, Brazil, and former USSR countries have operated under performance-oriented models, much like the athletes from Dagestan (who aren’t solely the product of açaí). France, too, experiences doping, but it’s less accessible. So, when competing against those who have no qualms about using necessary supplements, it’s challenging to argue that it’s merely a matter of physical, technical, and mental preparation.
Competition is a fantastic learning and growth tool. Aiming high is commendable. Yet, as educators, we must empower our fighters to reach their full potential without misleading them about the reality of our sports. It’s crucial to inform them about the dangers of drug use and go beyond teaching martial arts alone.
Take what resonates with you.
Commentaires
Enregistrer un commentaire