Réflexions martiales d’un Hypnofighter #14 : Les défis de la transition de l’amateurisme au professionnalisme. / The Challenges of Transitioning from Amateurism to Professionalism

 

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #14 : Les défis de la transition de l’amateurisme au professionnalisme.

Il y a un mouvement de popularisation des sports de combat tels que le MMA. La Fédération FMMAF, qui s’est développée il y a 2-3 ans sous l’égide de la Fédération de Boxe, travaille à faire connaître et structurer cette discipline, merci pour leur boulot. Le MMA n’est pas nouveau, et il était déjà possible d’organiser des galas en 1998. Cependant, après de nombreux conflits avec les ministères, sa reconnaissance officielle n’est intervenue que ces dernières années.

L’un des points positifs du monde fédéral, et encore plus dans un pays où les sports associatifs sont populaires comme en France, est de permettre l’accès à ces disciplines au plus grand nombre. Nous avons eu des champions de Muay Thai dans différentes disciplines et arts martiaux grâce à notre réseau associatif. C’est également le cas pour le football.

Cette structuration du sport pour tous entraîne un fort amateurisme. Bien que les encadrants eux-mêmes obtiennent des diplômes fédéraux ou nationaux et soient des professionnels dans leur discipline respective. Plus nous aurons de pratiquants amateurs, plus nous aurons de futurs champions professionnels, s’ils sont suivis comme tels.

Cependant, le processus de transition de l’amateurisme se fait également ressentir à un niveau plus élevé. Il n’est pas facile de passer professionnel dans les sports de combat. Pour être plus précis, trouver des combats professionnels est simple, mais avoir une structure professionnelle ne l’est pas. Et c’est là l’aspect négatif de notre monde associatif. Lorsqu’un athlète se donne corps et âme dans son MMA, il peut se retrouver dans l’incapacité d’accéder à son gymnase parce que la salle est occupée par des écoles en journée et inaccessible pendant les vacances.

Il est difficile de rivaliser avec les combattants étrangers qui peuvent littéralement dormir à l’académie et se concentrer uniquement sur leur amélioration. De plus, à part quelques bouchers locaux et quelques enseignes, nous ne sommes pas un pays où il est facile d’obtenir des sponsors pour participer à des compétitions et encore moins pour ne pas avoir à travailler parallèlement.

Ce problème n’est pas spécifique qu’au MMA. Nous savons que même en judo, où la fédération est très riche, de nombreux champions internationaux arrêtent leur parcours en raison du manque de moyens et de la nécessité de trouver un emploi rémunéré décemment.

En tant que pratiquants, beaucoup n’ont pas l’idée ou les moyens de payer 100 euros par mois pour aller dans des salles privées. De plus, le caractère privé ne garantit pas que les instructeurs soient meilleurs que dans le milieu associatif. En revanche, l’avantage réside dans la disponibilité des installations sur de larges plages horaires, la possibilité de suivre plusieurs cours par jour et d’avoir des personnes qui peuvent apporter leur aide dans d’autres aspects tels que la préparation physique voire mentale.

Pour permettre l’essor des jeunes générations, il est essentiel de construire des ponts entre l’amateur et le professionnel, entre le public et le privé. Sinon, il y aura toujours un plafond infranchissable ou tellement énergivore à long terme que nos futurs champions pourraient devoir se tourner vers autre chose avant d’avoir réellement pu briller et vivre de leur profession de sportif de haut niveau.

La France compte des athlètes du calibre des professionnels d’autres pays, mais trop souvent, ils se trouvent dans des structures et des modèles de pensée trop amateurs pour obtenir ce qu’ils méritent… le succès.

Et vous, êtes-vous issu du réseau associatif ou avez-vous directement rejoint des clubs privés ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank

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English Version

Martial Musings of a Hypnofighter #14: The Challenges of Transitioning from Amateurism to Professionalism

There’s a movement towards the popularization of combat sports like MMA. The FMMAF Federation, which developed 2-3 years ago under the auspices of the Boxing Federation, is working to promote and structure this discipline, and I commend their efforts. MMA is not new, and it was possible to organize events as early as 1998. However, its official recognition only came in recent years after numerous conflicts with government ministries.

One of the positives of the federation-based approach, particularly in countries where associative sports are popular like in France, is that it allows access to these disciplines for a wide range of people. We’ve had Muay Thai champions in various disciplines and martial arts thanks to our associative network. The same is true for soccer.

This structuring of sports for everyone leads to a strong amateurism. While the coaches themselves obtain federal or national diplomas and are professionals in their respective disciplines, the more amateur practitioners we have, the more future professional champions we will have if they are guided as such.

However, the process of transitioning from amateurism is also felt at a higher level. It’s not easy to turn professional in combat sports. To be more precise, finding professional fights is simple, but having a professional structure isn’t. And this is the downside of our associative world. When an athlete dedicates heart and soul to their MMA journey, they might find themselves unable to access their gym because the space is occupied by schools during the day and unavailable during holidays.

It’s challenging to compete with foreign fighters who can literally sleep at their gym and focus solely on their improvement. Moreover, apart from a few local sponsors and brands, we’re not a country where obtaining sponsorships to participate in competitions is easy, let alone not having to work alongside training.

This problem isn’t exclusive to MMA. We know that even in judo, where the federation is quite wealthy, many international champions end their journeys due to lack of resources and the need to find a decently paid job.

For practitioners, many don’t have the idea or means to pay €100 per month for private gyms. Additionally, private nature doesn’t guarantee that instructors are better than those in the associative realm. However, the advantage lies in the availability of facilities over long hours, the opportunity to take multiple classes a day, and having people who can provide assistance in other aspects like physical and even mental preparation.

To foster the growth of young generations, it’s essential to build bridges between the amateur and professional worlds, between public and private. Otherwise, there will always be a barrier that’s either unbreakable or so energy-draining in the long run that our future champions might have to turn to something else before truly shining and making a living from their high-level athlete profession.

France boasts athletes of the caliber of professionals from other countries, but too often, they find themselves in structures and mindsets too amateur to achieve what they deserve… success.

And you, did you come from an associative background or did you directly join private clubs?

Take what is good and right for you. Be one Pank

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