Réflexions martiales d’un Hypnofighter #5: La difficulté d’amener et de maintenir son adversaire dans sa distance de prédilection / The Challenge of Bringing and Maintaining Your Opponent in Your Preferred Range
Réflexions martiales d’un Hypnofighter #5: La difficulté d’amener et de maintenir son adversaire dans sa distance de prédilection
La difficulté d’amener et de maintenir son adversaire dans sa distance de prédilection
Avec l’UFC de cette nuit (289), nous avons eu la confirmation de quelque chose que de nombreux pratiquants savent déjà : il est difficile de maintenir ses adversaires dans les distances où nous sommes les plus à l’aise. Que ce soit Dariush ou Nunes, nous pouvons observer les stratégies et les efforts déployés par les combattants, mais il est difficile de conserver l’espace dans lequel nous excellons.
Lors d’un récent combat aux France, je me suis fait cette réflexion lorsque mon adversaire, alors que j’étais en position de 100 kilos, était particulièrement difficile à maintenir au sol. Contrairement à de nombreux lutadors ou pratiquants de jiu-jitsu brésilien, il ne voulait pas recomposer mais cherchait à se relever. L’imposer à rester au sol est un véritable défi, d’où la brièveté des tombés en lutte et en judo. Mais lors de rounds de 5 minutes ou de combats de 10 minutes, serions-nous capables de le maintenir au sol pendant plus de 3 à 10 secondes pour marquer des points ou obtenir un ippon ?
La beauté des combats mixtes réside dans le fait que chacun s’efforce d’épuiser l’adversaire et de l’empêcher d’arriver ou de maintenir ses positions fortes. Lorsque Dariush parvient à imposer sa lutte, nous assistons à un superbe travail au sol avec des techniques de rétention de jiu-jitsu brésilien de Oliveira. D’ailleurs, je trouve que se concentrer sur la rétention au sol plutôt que sur l’inversion ou la recherche de soumission est une stratégie vraiment pertinente lorsque l’on est fluide dans son jeu.
Le lutteur n’a pas réussi à exercer un contrôle suffisant, c’est-à-dire à imposer une pression qui empêche les mouvements et le danger. Il a perdu sa zone de prédilection (même si nous savons qu’il aurait pu mettre son adversaire à terre avec ses contres). Quant à Nunes, elle a utilisé des techniques qui, dès son premier takedown, nous montraient où elle voulait aller, mais pas pour lutter, plutôt pour agresser. Si le takedown ne lui permettait pas d’obtenir une position favorable (ce qui est relatif dans les MMA, étant donné que nous sommes suffisamment compétents dans toutes les phases du combat), elle préférait épuiser l’endurance et le corps de son adversaire. Elle a rapidement pris le contrôle du combat, ce qui lui donnait la possibilité d’aller où elle voulait.
Pour un boxeur « dirty », même si les cages sont désormais plus grandes, après un ou deux rounds de nombreux échanges violents, comme dans le cas de Holloway ou Gaethje, ces combattants peuvent réaliser des takedowns incroyables et prendre l’avantage dans des domaines qui leur correspondent davantage, que ce soit par stratégie ou par avantage technique réel.
Les combattants en MMA sont les plus polyvalents, même s’ils sont souvent spécialisés dans certains aspects. Les pratiquants de grappling doivent également s’habituer à combattre des adversaires qui ne veulent pas combattre au sol. Et cela va au-delà de simplement mettre l’adversaire au sol, il faut réussir à le maintenir au sol. Tout comme les boxeurs, il est essentiel de pouvoir imposer une distance de frappe, et là encore, ce n’est pas si simple de la maintenir. Si un adversaire fuit, nous ne pouvons pas le frapper, et s’il cherche le corps à corps, à moins d’être habile avec les genoux ou les coudes, cela devient délicat.
Lorsque nous ne nous trouvons pas dans les disciplines de boxe, de lutte ou de grappling en MMA, les spécialistes ont tendance à penser que leurs adversaires combattront selon leur style. Je fais régulièrement des sparrings en MMA, et il est amusant de voir que lorsque je boxe avec des amis spécialistes du muay-thaï et que j’utilise mon style plus proche du karaté, je les agace parce que, pour eux, je ne fais pas de la boxe. Je donne deux coups et je reprends de la distance. Pour eux, ce n’est pas un véritable combat, mais en réalité, j’essaie de les attirer dans mon maai, ma distance, mon rythme.
Il est important de se rappeler que la force de certains combattants réside dans leur capacité à étouffer l’expression favorite de leurs adversaires, mais surtout à les maintenir dans ces conditions. Nous avons vu de nombreux combats où l’on a l’impression que c’est à sens unique et décevant, alors qu’en réalité, c’est simplement une incapacité d’un combattant à amener et à maintenir son adversaire dans sa zone de prédilection. Par exemple, Dariush a neutralisé les compétences offensives en jiu-jitsu de Gamrot.
Et vous, quelle est votre distance ? Arrivez-vous à l’imposer ? Parvenez-vous à la maintenir ?
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank
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English Version
Martial Musings of a Hypnofighter #5: The Challenge of Bringing and Maintaining Your Opponent in Your Preferred Range
Following last night’s UFC (289), we received confirmation of something many practitioners already know: it’s challenging to keep opponents within the distances where we excel. Whether it’s Dariush or Nunes, we can observe the strategies and efforts fighters employ, but maintaining control in the areas we’re comfortable in is tough.
In a recent match at the French event, I pondered this as my opponent, while I was in a position of 100 kilos (a top position in Brazilian Jiu-Jitsu), was particularly hard to hold down on the ground. Unlike many wrestlers or BJJ practitioners, he didn’t want to play guard but instead aimed to stand up. Forcing someone to stay on the ground is a true challenge, hence the briefness of pins in wrestling and judo. But in 5-minute rounds or 10-minute matches, could we hold them down for more than 3 to 10 seconds to score points or secure an ippon?
The beauty of mixed martial arts lies in the fact that everyone strives to exhaust the opponent and prevent them from getting or maintaining their strong positions. When Dariush imposes his grappling, we witness superb ground work with Oliveira’s Brazilian Jiu-Jitsu retention techniques. In fact, I find focusing on ground retention rather than inverting or seeking submissions is a truly relevant strategy when you’re fluid in your game.
The grappler didn’t manage to exert sufficient control—meaning pressure that restricts movement and threat. He lost his favored zone (even though we know he could have taken his opponent down with counters). As for Nunes, she employed techniques that, from her first takedown, showed us where she wanted to go, but not to grapple, rather to assault. If the takedown didn’t put her in a favorable position (which is relative in MMA, given we’re skilled in all phases of combat), she’d prefer to tax her opponent’s stamina and body. She quickly took control of the fight, giving her the freedom to go where she pleased.
For a « dirty » boxer, even though cages are larger now, after one or two rounds of intense exchanges, as seen with Holloway or Gaethje, these fighters can execute incredible takedowns and gain an upper hand in areas that suit them better, be it strategy or actual technical advantage.
MMA fighters are the most versatile, even though they’re often specialized in specific aspects. Grapplers must also adapt to fighting opponents who don’t want to engage on the ground. And this goes beyond merely getting someone down; you have to successfully keep them down. Like boxers, it’s crucial to impose a striking distance, and again, it’s not so easy to maintain. If an opponent retreats, you can’t hit them, and if they go for close quarters, unless you’re adept with knees or elbows, it becomes challenging.
When we’re not confined to disciplines like boxing, wrestling, or grappling in MMA, specialists tend to think opponents will fight according to their style. I frequently spar in MMA, and it’s amusing to see that when I box with Muay Thai specialist friends, using my more Karate-like style, it annoys them because to them, it’s not boxing. I throw a couple of strikes and then retreat. For them, it’s not a real fight, but in reality, I’m trying to draw them into my maai, my distance, my rhythm.
It’s important to remember that some fighters’ strength lies in their ability to stifle their opponents’ favorite expression and, more importantly, to keep them in those conditions. We’ve seen many fights where it seems one-sided and disappointing, but in actuality, it’s simply the inability of a fighter to bring and maintain their opponent in their preferred zone. For instance, Dariush neutralized Gamrot’s offensive BJJ skills.
What about you? What’s your distance? Can you impose it? Can you maintain it?
Take what resonates with you.
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