Pank PdV #7 : Les clés à la volée, un outil efficace en self-défense / On-the-Fly Joint Locks – An Effective Tool in Self-Defense

 

Pank PdV #7 : Les clés à la volée, un outil efficace en self-défense

J’aime beaucoup les styles de préhension traditionnels qui utilisent les clés articulaires comme élément central de leur méthode. On peut citer le Chin Na ou l’Aikido qui sont certainement les écoles les plus représentatives.

Ces styles travaillent sur les articulations pour amener l’adversaire au sol ou le projeter. Je les différencie des styles de lutte, de judo ou de jiu-jitsu qui mettent davantage l’accent sur la création d’un déséquilibre pour amener l’adversaire au sol.
Le problème réside dans le fait qu’en situation réelle d’opposition, il est assez difficile de réussir à appliquer des clés articulaires dès le début de l’affrontement. Il y aura une réaction de la part du partenaire ou de l’adversaire qui retirera son bras, nous frappera, ou plus généralement, opposera une résistance qui figera le combat. Pour éviter cela, l’aikijutsu, par exemple, intègre des frappes. D’ailleurs, de nombreux systèmes modernes de self-défense utilisent également cette stratégie.

Le problème « légal » réside dans la proportionnalité de l’attaque et de la réponse. Il est mal accepté, sur une simple poussée ou saisie, de répondre avec un gros coup de poing ou une gifle (surtout que tout est filmé de nos jours). L’idée initiale de travailler avec des clés articulaires est excellente, mais il faut sélectionner des techniques simples qui peuvent être mises en œuvre rapidement.
À mon sens, les clés sur les petites articulations sont les plus efficaces. Une action sur les doigts provoque facilement une réaction et reste facile à saisir fermement. Les clés de poignet comme le Kote Gashi ou les clés en Z sont certes plus complexes à saisir, mais elles sont extrêmement efficaces.

Quand je combattais en combat libre, je voulais absolument tester en compétition la technique du Kote Gashi. J’ai pu la mettre en pratique à deux reprises, généralement lorsque mon adversaire et moi étions fatigués lors des phases de grappling. J’engageais la clé en ayant mes deux mains sur la sienne (ou plutôt sur son gant), et au moment de passer à une pleine puissance en décalant, j’ai été stoppé par l’arbitre lors de deux compétitions différentes.

Après le match, lorsque je demandais pourquoi, on m’expliquait que les clés à la volée de ce type n’étaient pas autorisées. C’était assez surprenant dans les prémices du MMA, où l’on acceptait parfois des choses vraiment dangereuses. C’est une technique intéressante car nous mettons toute la force de nos bras et le poids de notre corps en rotation sur une petite articulation du poignet, ainsi que sur la chaîne qui remonte jusqu’au coude.
À l’époque, au Fushan, nous avions des Serbes qui pratiquaient le réal Aikido, et le professeur m’expliquait que dans le domaine de la sécurité, ce type de petite technique fonctionnait très bien à courte distance, ce qui est souvent la position la plus courante dans ces métiers.
Il est intéressant d’observer les différentes formes de clés articulaires dans les styles traditionnels.

Pour les pratiquants de MMA ou les combattants en opposition, il est intéressant de les tester en randori, voire lors de sparrings plus intenses, afin de se rendre compte de leur validité dans les phases les plus complexes du combat, notamment lorsqu’ils sont confrontés à des adversaires qui connaissent et sont préparés à une multitude d’options.
Si nous parvenons à les appliquer lors de jeux de combat, dans un environnement urbain par exemple, cela peut être facilement utilisable.

Sans nécessairement causer des ruptures articulaires, cela permet d’exercer un « contrôle » et surtout de prévenir la prise d’une arme, ce que les frappes ne permettent pas toujours, à moins de mettre KO l’adversaire.

La seule chose difficile est de décider d’aller jusqu’à la casse. Oseriez-vous fracturer les doigts d’une personne modérément agressive qui ne souhaite pas s’arrêter ? Nous savons que les clés à la volée sont un peu plus difficiles à gérer que les clés au sol, comme en BJJ ou en Sambo.

Et vous, lors de vos pratiques de self-défense ou de combat libre, utilisez-vous souvent ce type de clés articulaires ?

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English Version

Martial Musings of a Hypnofighter #7: On-the-Fly Joint Locks – An Effective Tool in Self-Defense

I greatly admire traditional gripping styles that centralize their methods around joint locks. Examples include Chin Na and Aikido, which are perhaps the most representative schools. These styles work on joints to bring an opponent down or project them. I distinguish them from wrestling, judo, or jiu-jitsu, which emphasize creating imbalances to take an opponent down.

The challenge lies in the fact that in real confrontations, it’s quite difficult to successfully apply joint locks right from the start. There will be a reaction from the partner or opponent, who might pull back their arm, strike us, or generally resist in a way that freezes the fight. To counter this, Aikijutsu, for example, incorporates strikes. In fact, many modern self-defense systems also use this strategy.

The « legal » problem pertains to the proportionality of the attack and response. Responding to a mere push or grab with a heavy punch or slap isn’t well-accepted (especially with everything being recorded nowadays). The initial idea of working with joint locks is excellent, but we need to choose simple techniques that can be executed rapidly.

In my view, joint locks on smaller joints are the most effective. Manipulating fingers often prompts a swift response and remains easy to grip firmly. Wrist locks like Kote Gashi or Z locks are indeed more complex to secure, but they’re highly efficient.

When I was competing in free combat, I was eager to test the Kote Gashi technique in competition. I managed to apply it twice, usually when both my opponent and I were fatigued during grappling phases. I engaged the lock with both my hands on his (or rather, his glove), and as I transitioned to full force by shifting, I was stopped by the referee in two separate competitions.

After the match, when I inquired why, I was informed that on-the-fly joint locks of that kind were not allowed. This was quite surprising in the early days of MMA when certain dangerous things were sometimes permitted. It’s an intriguing technique as it involves putting all the force of our arms and the weight of our body into rotation on a small wrist joint and the chain extending up to the elbow.

Back then at Fushan, we had Serbians practicing Real Aikido, and the instructor explained that in the realm of security, this kind of small technique worked very well at close range, often the most common position in these professions.

It’s fascinating to observe the various forms of joint locks in traditional styles. For MMA practitioners or fighters engaging in confrontations, it’s worthwhile to test these during randori or even more intense sparring sessions to understand their validity in the most complex phases of combat, especially when facing opponents who are aware of and prepared for a multitude of options.

If we manage to apply them during combat drills, in an urban environment, for instance, they can be easily employable. Without necessarily causing joint fractures, they allow for « control » and, most importantly, can prevent an opponent from accessing a weapon – something strikes don’t always facilitate unless the opponent is knocked out.

The only challenging aspect is deciding to go through with breaking. Would you dare to fracture the fingers of a moderately aggressive person who isn’t inclined to stop? We know that on-the-fly joint locks are somewhat trickier to handle than ground-based locks, like in BJJ or Sambo.

And for you, during your self-defense or free combat practices, do you often employ this type of joint lock?

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