Pank PdV #11: Le paradoxe des apprentissages / The Paradox of Learning
Pank PdV #11: Le paradoxe des apprentissages

Il est assez amusant de constater que la plupart des pratiquants de Jiujitsu/Luta/MMA, pendant leur apprentissage, choisissent des techniques qui ne correspondent pas à leurs qualités athlétiques. Combien de fois ai-je vu des légers essayer d’imposer une pression de lourds et des lourds effectuer des mouvements propres aux légers ?
Sur le papier, j’aime bien cette idée, et il est vrai que l’élite de nos sports y parvient. Hugo, par exemple, alors qu’il est Ultra, joue avec des postures et des angles typiques des légers. Cependant, pendant l’apprentissage des bases et de notre propre jeu, cela devient à la fois frustrant et peu bénéfique.
Nous retrouvons parfois cette situation en boxe, où un combattant doté de longues jambes choisit de n’utiliser que ses poings, négligeant ses atouts naturels.
Il devient donc difficile de prendre des références et des modèles lorsque notre jeu « désiré » est mis en place par des personnes qui ne nous ressemblent pas physiquement. Je me souviens quand le berimbolo est arrivé, beaucoup de combattants ont pensé que c’était la technique ultime. Quelques mois ou années plus tard, je ne compte plus les amis qui ne le pratiquent plus, et surtout les dommages causés au dos, à la nuque et aux épaules.
Vouloir pratiquer un jeu qui n’est pas « naturel » pour notre corps, en plus de la difficulté de le maîtriser, entraîne de nombreuses blessures. Personne ne serait choqué de voir un combattant de 10P être grand, mince et souple. Oui, tout le monde peut effectuer des rubber guard, mais il est clair que pour beaucoup, les ménisques et les genoux risquent de ne pas apprécier à long terme.
La force des techniques de base dans toutes les disciplines est qu’elles sont accessibles à tous. Que ce soit en boxe ou en grappling, n’importe qui, avec quelques ajustements d’angles et de prises, peut utiliser les fondamentaux. C’est pourquoi l’aspect académique est important à suivre au début.
Naturellement, il y aura certaines choses que nous ferons mieux que d’autres, et petit à petit, nous choisirons ce que nous aimons mettre en place. Ensuite, il y aura les influences des partenaires d’entraînement qui, parfois, nous mettront la misère lors des combats, et on pourra se dire que nous aimerions faire la même chose. De même avec les vidéos et les combattants que nous admirons, nous cherchons à leur ressembler dans notre jeu.
Cependant, tout le monde ne peut pas adopter un style de boxe à la Adesanya ou un jeu à la Volkanovski. Il existe des critères physiques et athlétiques qui, bien que certains puissent s’en approcher, demanderaient tellement d’heures d’entraînement, à d’autres, qu’il vaut mieux utiliser ce temps pour perfectionner ce dans quoi nous excellons.
Nous avons tous des points forts, et s’appuyer sur nos compétences naturelles et les développer vaut souvent mieux que de se diriger vers une approche presque opposée, simplement parce que cela nous plaît. Certes, si c’est uniquement pour les loisirs, on peut laisser faire, mais pour un compétiteur, il vaut mieux moins mais mieux, en limitant les mouvements qui pourraient nous mettre en danger dans certaines situations et surtout éviter de nous blesser dans les mois et années à venir.
Et vous, est-ce que votre style de jeu correspond à vos aptitudes physiques et athlétiques ?
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank
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English Version
Martial Musings of a Hypnofighter #11: The Paradox of Learning
It’s quite amusing to observe that most practitioners of Jiujitsu/Luta/MMA, during their learning process, tend to choose techniques that don’t align with their athletic qualities. How many times have I seen lightweights trying to impose heavyweight pressure, and heavyweights attempting movements typical of lightweights?
On paper, I quite like this idea, and it’s true that the elite of our sports manage it. For instance, Hugo, being an Ultra, plays with postures and angles typical of lightweights. However, during the learning of basics and our own game, this becomes both frustrating and unbeneficial.
We sometimes encounter this situation in boxing, where a fighter with long legs chooses to only use their fists, neglecting their natural advantages.
It then becomes challenging to find references and role models when the « desired » game is demonstrated by people who don’t physically resemble us. I remember when the berimbolo emerged, many fighters thought it was the ultimate technique. A few months or years later, I’ve lost count of the friends who no longer practice it, especially considering the damage caused to their backs, necks, and shoulders.
Aspiring to practice a game that isn’t « natural » for our bodies, in addition to the difficulty of mastering it, leads to numerous injuries. No one would be surprised to see a 10P fighter being tall, slim, and flexible. Yes, everyone can do rubber guard, but it’s clear that for many, meniscus and knees might not appreciate it in the long run.
The strength of fundamental techniques in all disciplines is that they are accessible to everyone. Whether in boxing or grappling, anyone, with a few adjustments of angles and grips, can use the basics. That’s why following the academic aspect is important in the beginning.
Naturally, there will be certain things we do better than others, and gradually, we’ll choose what we enjoy implementing. Then there will be influences from training partners who sometimes give us a hard time in sparring, and we might want to do the same. Similarly, with videos and fighters we admire, we seek to emulate them in our game.
However, not everyone can adopt a style like Adesanya’s in boxing or a game like Volkanovski’s. There are physical and athletic criteria that, even though some might come close, would require so many hours of training for others that it’s better to use that time to perfect what we excel in.
We all have strengths, and relying on our natural skills and developing them is often better than moving towards an almost opposite approach simply because it appeals to us. Certainly, if it’s purely for recreation, we can let it be, but for a competitor, it’s better to have fewer but more effective techniques, avoiding movements that could put us in danger in certain situations, and above all, preventing injuries in the months and years to come.
And you, does your style of play align with your physical and athletic abilities?
Take what is good and right for you.
Be one
Pank
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