Avoir un Professeur... / Having a Teacher...
Avoir un Professeur...
Récemment, je me suis rendu compte que suivre des cours, être accompagné, et être corrigé est vraiment une expérience géniale. Cette réflexion peut sembler complètement logique pour de nombreux pratiquants, mais pour les gradés, aujourd'hui professeurs de leurs écoles, les choses sont différentes.
Je prends mon cas comme exemple. J'ai suivi des cours de Jiu-jitsu avec des professeurs au quotidien jusqu'à ma ceinture bleue. Pour le reste, c'était à base de séminaires, de rencontres, de cours dans différentes académies et de compétitions. À l'époque, nous n'avions pas tout en format numérique et sur YouTube. La chance que j'ai eue, c'est d'avoir été chez Alliance, ce qui me permettait de faire des stages où le professeur, s'il estimait que j'étais au niveau, pouvait me décerner mon grade. L'autre avantage, c'est que j'avais Flavio en Luta Livre, qui, même s'il était un peu réticent vis-à-vis du kimono à l'époque, m'a permis de progresser grâce à sa finesse technique.
C'est pourquoi j'ai un Jiu-Jitsu avec peu de prises de grips, et je ne suis pas naturellement un adepte des lassos, des lapels, et ainsi de suite. En allant chez Carpe Diem cette semaine à Londres, j'ai observé à quel point il est agréable d'être élève, de voir un professeur qui corrige, propose des ajustements, et vérifie. Pour beaucoup de ceintures noires d'aujourd'hui, notre évolution se fait principalement à travers des entraînements avec des amis et en grande partie par l'auto-correction. Les stages et Internet peuvent également apporter des avantages. Cependant, il manque cette sensation d'être suivi. Vous savez, ce moment où votre professeur passe et où vous pouvez lui poser toutes les questions ou lorsque lui-même donne des remarques plus générales sur votre jeu, avec des idées pour le faire progresser.
Nous savons tous que la ceinture noire, même si elle demande une décennie pour l'obtenir, n'est qu'un début. Pourtant, je pense qu'on peut aussi la considérer comme une fin, surtout lorsque l'on fonde son propre académie. C'est un peu comme le passage à l'âge adulte, la fin d'une ère d'attention, de partage, et de remises en question sous la tutelle de son mentor.
Il y a de fortes chances que dans les années à venir, nous ayons de nombreuses académies avec des gens qui sont là depuis la ceinture blanche jusqu'à la ceinture noire 2e voire 3e, comme on peut le voir au Brésil et aux États-Unis. J'ai le sentiment que cela apportera beaucoup, que ce soit du point de vue technique, relationnel, de l'ambiance ou de l'énergie du dojo.
Et vous, comment vivez-vous cette absence de professeurs, de référents, et de remise en question par un Maître que vous respectez ?
Having a Teacher...
Recently, I realized that taking classes, being guided, and receiving corrections is truly a fantastic experience. This thought may seem entirely logical to many practitioners, but for those who have achieved higher ranks and now teach in their academies, things are different.
Let me take my own case as an example. I had regular Jiu-Jitsu classes with instructors until I reached my blue belt. For the rest of my journey, it involved attending seminars, meeting fellow practitioners, training at various academies, and participating in competitions. Back in the day, we didn't have everything available digitally or on YouTube. I was fortunate to be part of Alliance, which allowed me to attend seminars where the instructor could award me a higher rank if he believed I had reached that level. Another advantage was having Flavio in Luta Livre, who, even though he had some reservations about the kimono at the time, helped me progress with his technical finesse.
This is why my Jiu-Jitsu style involves fewer grip techniques, and I'm not naturally inclined towards lassos, lapels, and such. During a recent visit to Carpe Diem in London, I observed how enjoyable it is to be a student, to have an instructor who corrects, offers suggestions, and checks your progress. For many black belts today, our development primarily occurs through training with friends and, to a large extent, self-correction. While seminars and the internet can also be valuable resources, there's still that feeling of not having someone to guide you. You know, that moment when your instructor comes around, and you can ask them any questions or when they provide more general feedback on your game with ideas for improvement.
We all understand that a black belt, even though it takes a decade to achieve, is just the beginning. Nevertheless, I believe that for some, it can feel like an endpoint, especially when establishing their own academy. It's somewhat akin to transitioning into adulthood, the end of an era of constant attention, sharing, and self-improvement under the guidance of a mentor.
There's a strong possibility that in the years to come, we'll see many academies with individuals who have been there from white belt to black belt, even 2nd or 3rd degree black belts, as we see in Brazil and the United States. I have a feeling that this will bring a lot to the table, whether it's from a technical perspective, building relationships, fostering a specific atmosphere, or energizing the dojo.
How do you personally experience the absence of teachers, mentors, and the opportunity for self-improvement under the guidance of a respected Master?
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