Les Croyances Limitantes Autour des Clés de Talon / The Limiting Beliefs Around Heel Hooks
Réflexions Martiales d'un Hypnofighter #337 : Les Croyances Limitantes Autour des Clés de Talon
Comme beaucoup de pratiquants de Jiu-Jitsu Brésilien (JJB) du début des années 2000, lorsque nous entrions dans un dojo de JJB, et particulièrement quand nous avions déjà de l'expérience en combat libre/MMA, nous avions une stratégie dominante contre les ceintures bleues : les clés de pieds, et plus précisément les clés de talon ("heel hooks").
C'était simple : on ne cherchait pas à passer la garde, on attaquait directement les jambes. Le kimono pouvait être une gêne, mais le taux de réussite restait élevé. Petit à petit, j'ai observé l'interdiction progressive des clés de jambes, et surtout des clés de talon, souvent justifiée par leur dangerosité supposée.
En Luta Livre, l'approche était légèrement différente. Flavio Peroba, bien que n'étant pas un fervent adepte, ne nous restreignait pas excessivement sur ce point. Pourtant, une sorte de hantise persistait autour de cette clé vrillée. L'argument classique était : "Tu ne la sens pas venir jusqu'à ce que tout cède". Cependant, cette remarque s'applique aussi à un étranglement en triangle ou à une Kimura sur une personne très souple.
Le principe d'une clé de soumission, c'est qu'on pense être en sécurité jusqu'au point de rupture. Mais pour la clé de talon, elle est devenue la Némésis de la discipline. Le discours était unanime, et la philosophie du JJB n'arrangeait rien, certains affirmant que les spécialistes des clés de jambes ("leg lockers") étaient de mauvais passeurs de garde, ou que l'enseignement se focaliserait uniquement sur les attaques de jambes au détriment des passages de garde et des renversements.
Il est plus probable que nous étions pris dans un cercle vicieux de méconnaissance technique. Ne sachant pas bien nous défendre contre ces attaques, nous les subissions. Certains pratiquants ne tapaient pas, se blessaient, et cela renforçait la croyance sans que nous développions les techniques de défense appropriées. Il en résultait peu de réponses efficaces et un mythe autour de la dangerosité extrême de cette technique.
Il a fallu attendre John Danaher, mais plus encore la période du Covid et la multiplication des compétitions privées en No-Gi, pour que les athlètes, après avoir été souvent soumis, trouvent des solutions. Aujourd'hui, les clés de talon sont considérées comme des soumissions "normales". La croyance a même évolué, certains allant jusqu'à dire qu'elles ne fonctionnent plus aussi bien.
Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net
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Martial Reflections of a Hypnofighter #337: The Limiting Beliefs Around Heel Hooks
Like many Brazilian Jiu-Jitsu (BJJ) practitioners from the early 2000s, when we entered a BJJ dojo, especially if we already had experience in free fighting/MMA, we had one dominant strategy against blue belts: leg locks, and more specifically, heel hooks.
It was simple: we didn't try to pass the guard; we went straight for the legs. The kimono could be a hindrance, but the success rate remained high. Gradually, I observed the progressive banning of leg locks, and especially heel hooks, often justified by their supposed danger.
In Luta Livre, the approach was slightly different. Flavio Peroba, although not a big fan, didn't restrict us excessively on this point. Yet, a kind of dread persisted around this twisting lock. The classic argument was, "You don't feel it coming until everything gives way." However, this remark also applies to a triangle choke or a Kimura on a very flexible person.
The principle of a submission lock is that you think you are safe until the breaking point. But for the heel hook, it became the nemesis of the discipline. The discourse was unanimous, and the BJJ philosophy didn't help, with some claiming that leg lockers were poor guard passers, or that teaching would focus solely on leg attacks at the expense of guard passes and sweeps.
It is more likely that we were caught in a vicious cycle of technical misunderstanding. Not knowing how to defend ourselves well against these attacks, we suffered them. Some practitioners did not tap, got injured, and this reinforced the belief without us developing the appropriate defense techniques. This resulted in few effective responses and a myth around the extreme dangerousness of this technique.
It took John Danaher, but even more so the Covid period and the proliferation of private No-Gi competitions, for athletes, after being frequently submitted, to find solutions. Today, heel hooks are considered "normal" submissions. The belief has even evolved, with some going so far as to say that they no longer work as well.
Take what is good and right for you.
Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net
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