Réflexions martiales d'un hypnofighter #201 : Le premier championnat du monde de Kyokushinkai en 1975 / The First Kyokushinkai World Championship in 1975



Réflexions martiales d'un hypnofighter #201 : Le premier championnat du monde de Kyokushinkai en 1975




Quand les Français ont battu les Japonais au championnat du monde de Paris en 1972, cela a créé un choc dans le monde du karaté. Les Japonais n'étaient plus les combattants invincibles que nous aurions pu croire. Le peuple du pays du soleil levant avait déjà dû admettre la grande force des pays européens avec le judo dès 1964 et le colosse Geesink.


Mais cette fois, Sosai Oyama, qui était en guerre avec la JKA et la plupart des styles traditionnels, a vu une occasion extraordinaire de mettre en avant le Kyokushin, ce karaté rustre qui, depuis 1969, proposait des compétitions où les KO étaient autorisés. Comme je l’ai partagé dans d'autres posts, Sosai était un génie du marketing. Il a donc clamé que jamais un non-Japonais ne deviendrait champion dans le véritable karaté, le Kyokushin. S’il advenait le contraire, il se ferait Seppuku.


Mettez-vous à la place de la première génération de l’école (56-69), les Shigeru Oyama, Tadashi Nakamura, Yamazaki ou Ashihara, qui entendent leur Sensei (Oyama n’était pas encore le Kancho/Sosai à l’époque) dire qu’il se suiciderait si les pratiquants japonais ne remportaient pas une compétition. Une petite pression pour eux qui allaient devoir être... arbitres.


Nakamura explique que la compétition était assez “sale”. Outre le fait que Kajiwara (auteur de Karate Baka Ichidai) ait produit une vidéo avec les protagonistes de tous les pays mais surtout du Japon, Sosai Oyama décida qu’il y aurait huit combattants nippons pour quatre des autres nations. Chaque étranger ne combattrait pas un Japonais avant le 2e ou 3e tour. De plus, Isao Maki (frère de Kajiwara) écrit dans un de ses livres qu’Oyama intervenait dans les décisions des combats et que Nakamura, avec Shigeru Oyama, arbitre spécial, ne cessait de refuser les orientations de Sosai. Cela créa une tension. Gardez en tête l’injonction : arbitrer pour que ce soit juste mais que le fondateur devrait se suicider si les décisions ne valorisaient pas les Japonais...


D’après Nakamura, Oyama souhaitait par exemple que William Oliver (élève américain de Nakamura) gagne son match alors qu’il avait été complètement battu. Sosai souhaitait que les Japonais prennent la première place mais que les Américains et Européens soient 3e et 4e pour que le Kyokushin se diffuse dans le monde. Oyama a été vexé du résultat final où les Japonais prenaient les six premières places.


De plus, comme l’explique Shigeru Oyama, qui était avec Nakamura à New York et considéré comme l’un des meilleurs professeurs de Kyokushin, Sosai lui avait demandé de ne pas enseigner particulièrement les low kicks aux Américains. Apparemment, cette information avait été diffusée dans tous les dojos dirigés par les Japonais à l’époque. C’est pour cette raison que vous pouvez voir à quel point les non-Japonais étaient déstabilisés avec leurs postures “traditionnelles” par les gedan keri.


Nous nous souvenons tous de Royama et de ses low kicks sur des combattants qui ne parvenaient pas à les gérer. Ce championnat était un superbe tremplin pour la conquête du monde par le karaté de Oyama. Cela a aussi été un tournant entre la première génération des pratiquants et la seconde (69-80) ainsi qu’un travail plus politique de la part de Sosai. J'y reviendrai.


#kyokushin #WorldOpen #SosaiOyama #ShigeruOyama #TadashiNakamura #1stGeneration #arbitrage #Seppuku #Partialité


Ne prenez que ce qui est bon et juste pour vous.


Be one,


Pank


https://www.passioncombat.net/


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Martial Reflections of a Hypnofighter #201: The First Kyokushinkai World Championship in 1975


When the French defeated the Japanese at the World Championship in Paris in 1972, it caused a shock in the world of karate. The Japanese were no longer the invincible fighters we might have believed. The people of the Land of the Rising Sun had already had to admit the great strength of European countries in judo since 1964 with the giant Geesink.


But this time, Sosai Oyama, who was at odds with the JKA and most traditional styles, saw an extraordinary opportunity to highlight Kyokushin, this rugged karate that had been holding KO competitions since 1969. As I have shared in other posts, Sosai was a marketing genius. He proclaimed that no non-Japanese would ever become a champion in true karate, Kyokushin. If it happened, he would commit seppuku.


Put yourself in the place of the first generation of the school (56-69), like Shigeru Oyama, Tadashi Nakamura, Yamazaki, or Ashihara, who heard their Sensei (Oyama was not yet Kancho/Sosai at the time) say he would commit suicide if Japanese practitioners did not win a competition. Quite a bit of pressure for them, who would have to be... referees.


Nakamura explains that the competition was quite “dirty.” Besides the fact that Kajiwara (author of Karate Baka Ichidai) produced a video with protagonists from all countries but especially from Japan, Sosai Oyama decided there would be eight Japanese fighters for four from other nations. Each foreigner would not fight a Japanese until the 2nd or 3rd round. Additionally, Isao Maki (Kajiwara's brother) wrote in one of his books that Oyama intervened in combat decisions and that Nakamura, along with Shigeru Oyama, a special referee, kept refusing Sosai's directions. This created tension. Keep in mind the injunction: arbitrate fairly, but the founder would have to commit suicide if the decisions did not favor the Japanese...


According to Nakamura, Oyama wanted, for example, William Oliver (Nakamura’s American student) to win his match even though he was completely defeated. Sosai wanted the Japanese to take the first place but the Americans and Europeans to be 3rd and 4th so that Kyokushin would spread worldwide. Oyama was vexed by the final result where the Japanese took the top six places.


Moreover, as Shigeru Oyama, who was with Nakamura in New York and considered one of the best Kyokushin teachers, explains, Sosai had asked him not to specifically teach low kicks to Americans. Apparently, this information was spread to all dojos guided by the Japanese at that time. This is why you can see how destabilized non-Japanese were with their “traditional” postures by the gedan keri.


We all remember Royama and his low kicks on fighters who couldn’t handle them. This championship was an excellent springboard for Oyama’s karate to conquer the world. It was also a turning point between the first generation of practitioners and the second (69-80), as well as a more political maneuver by Sosai. I will come back to this.


#kyokushin #WorldOpen #SosaiOyama #ShigeruOyama #TadashiNakamura #1stGeneration #refereeing #Seppuku #Partiality


Take only what is good and right for you.


Be one,


Pank


https://www.passioncombat.net/





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