Réflexions martiales d’un Hypnofighter #50 : Les katas

 

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #50 : Les katas 

S’il y a bien une chose qui m’a vraiment agacé pendant mes années de karaté, ce sont les katas. Ces formes préétablies ont surtout une dimension narrative que nos senpaï et senseï s’empressent de nous rappeler. Ce qui m’a posé des problèmes, c’est que les passages de grades, voire même les compétitions de kata, sont jugés par des pratiquants de styles différents, qui ont une autre histoire du kata.
Officiellement, les formes sont censées être « anciennes » et il est impératif de placer le bras ou les doigts dans une position précise, sinon ce n’est pas considéré comme « bon ». Cependant, un style voisin ou même un senseï d’une école du même style exécutera les techniques d’une manière différente.

À force, on se demande pourquoi on nous force à répéter inlassablement des techniques dans un format prédéfini, sachant qu’elles auront de fortes chances d’être différentes dans d’autres écoles voire modifiées quelques années plus tard.

Ensuite, il y a les bunkaï. On nous expliquait que tel enchaînement avait telle signification, alors qu’en réalité, les mouvements en question ne sont pas cohérents (prenez naifanchi par exemple). Et au fil des années, les ceintures noires vont interpréter les techniques à leur façon, en modifiant les formes.

Les katas sont-ils des encyclopédies techniques ? 90 % des techniques proposées ne fonctionnent ni en self-défense, ni en kumité. Le kyokushin est certainement le style qui peut le prouver le plus facilement. Quelles techniques voit-on généralement ? Des coups de poing de base, des coups de pied mawashi, mae et ushiro geri. Cela ne va pas très loin. Pire encore, les déplacements et les angles n’existent jamais en combat.

Même une école comme ashihara, qui sur le papier a développé de nombreuses esquives circulaires passionnantes, voit ses tournois ressembler à une compétition classique de Kyoku.

Je remarque également des aspects intéressants dans les katas, notamment pour travailler l’équilibre, maintenir des postures (qui ne servent à rien en combat) et renforcer le corps. Parfois, les travaux avec le haut du corps et les mains semblent complètement absurdes. En karaté, même si c’est un style axé sur la percussion, on sait que les clés et les projections font partie des techniques disponibles.

Cependant, les différentes techniques proposées dans les katas ne fonctionnent pas forcément et nous devons modifier complètement les postures des jambes et les techniques des bras. Alors pourquoi les inclure dans les formes ?

Certaines écoles ne laissent pas aux pratiquants le choix du rythme. Cela ne correspond pas au rythme propre du pratiquant mais à une forme automatisée transmise par les générations précédentes. Pour moi, c’est absurde. Nous devrions utiliser les outils pédagogiques pour permettre au karateka de devenir pleinement autonome dans sa façon de combattre. Si toutes les écoles avaient adopté cette approche, nous n’aurions jamais eu un Mickael Milon qui a révolutionné la pratique des katas avec son explosivité.

Il y a de nombreuses contradictions entre l’importance « historique » des katas, leur utilité et leur réalité pour les combattants. Quand je vois des examens qui sanctionnent des combattants extraordinaires à cause de katas imparfaits, j’ai l’impression qu’on oublie que le karaté a pour objectif l’affrontement. Pas seulement la transmission, pas seulement la démonstration, mais bien la survie ou la victoire.
Et vous, aimez-vous les formes de vos disciplines ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.
Pank

#karate #katas #artsmartiaux #réflexions #combat #kumité #selfdefense

English Version

Martial Musings of an Hypnofighter #50: Katas

If there's one thing that truly annoyed me during my years of practicing karate, it's katas. These prearranged forms are often given a narrative dimension that our senpais and senseis are quick to remind us of. What bothered me was that gradings and even kata competitions are judged by practitioners from different styles, each with their own interpretation of kata history.

Officially, these forms are supposed to be "ancient," and it's imperative to position the arm or fingers in a precise manner, otherwise, it's not considered "correct." However, a neighboring style or even a sensei from the same style might execute the techniques differently.

Over time, you begin to wonder why you're being forced to endlessly repeat techniques in a predefined format, knowing that they'll likely be different in other schools or even modified a few years later.

Then there's the bunkai. We were told that a certain sequence had a specific meaning, yet in reality, the movements themselves aren't coherent (take Naifanchi, for example). And over the years, black belts will interpret the techniques in their own way, modifying the forms.

Are katas technical encyclopedias? 90% of the techniques proposed don't work in self-defense or in kumite. Kyokushin is probably the style that can prove this most easily. What techniques do we generally see? Basic punches, mawashi, mae, and ushiro geri kicks. It doesn't go very far. Even worse, footwork and angles are nonexistent in actual combat.

Even a school like Ashihara, which on paper developed numerous fascinating circular evasions, finds its tournaments resembling a traditional Kyokushin competition.

I also notice some interesting aspects in katas, particularly for balance, maintaining postures (which are useless in combat), and strengthening the body. Sometimes the upper body and hand movements seem completely absurd. In karate, even though it's a striking-focused style, we know that joint locks and throws are part of the available techniques.

However, the various techniques proposed in katas don't necessarily work, and we often need to completely modify leg postures and arm techniques. So why include them in the forms?

Some schools don't allow practitioners to choose their own rhythm. This doesn't match the practitioner's natural rhythm but an automated form passed down by previous generations. To me, this is absurd. We should use pedagogical tools to enable the karateka to become fully autonomous in their fighting style. If all schools had adopted this approach, we would have never seen a Michael Milon revolutionize kata practice with his explosiveness.

There are numerous contradictions between the "historical" significance of katas, their utility, and their reality for fighters. When I see exams penalize exceptional fighters due to imperfect katas, I feel like we forget that karate's objective is confrontation. Not just transmission, not just demonstration, but survival or victory.

And you, do you enjoy the forms in your disciplines?

Take what is good and just for you.

Be One, Pank

#karate #katas #martialarts #reflections #combat #kumite #selfdefense

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