Réflexions martiales d’un Hypnofighter #52 : Faire des centaines de randori / Engaging in Hundreds of Randoris

 

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #52 : Faire des centaines de randori



Depuis 6 semaines, à l’académie, c’est la période des randoris. En Gi ou en Luta, avec et sans frappes. L’idée en fin de saison est de permettre aux élèves de ne plus cogiter et d’assimiler de nouvelles données, mais simplement de s’exprimer et de se tester. Comme je m’entraîne 6 jours par semaine, cela revient à avoir fait plus de 400 randoris.

Hier, je me faisais la réflexion que c’est quand même extraordinaire les styles de préhension axés au sol pour cela. On peut combattre des centaines de fois, face à des adversaires qui vont à pleine puissance sans jamais se blesser. Certes, parfois, il y a des douleurs et des maux, mais rien de bien méchant.

Pour un débutant qui vient s’entraîner 3 fois par semaine, admettons avec 10 randoris par semaine pendant 45 semaines, cela revient à 450 combats. Ce qui est absolument énorme et fait qu’une saison à une autre, une ceinture blanche avec juste une année de pratique puisse battre 90% des personnes néophytes ayant le même rapport taille-poids qui entrent pour débuter le BJJ ou la Luta.

En une année, tu fais plus de sparring à 100% que tu n’en feras peut-être en 5 ou 10 ans en boxe, avec possiblement des blessures. Les frappes traumatisent et rapidement, il faut soit limiter le nombre de combats, soit limiter l’impact de nos frappes. D’une façon ou d’une autre, la seule place où tu te donnes à fond, c’est pendant une compétition.

En BJJ, tu peux avoir l’esprit de compétition sur tous tes randoris. Te donner la misère avec tes partenaires et si tu es malin, en gros, pas un abruti égotique qui ne veut pas taper, tu finis vide et essoufflé, c’est tout.

Même si aujourd’hui le grappling n’est pas spécialement reconnu en défense personnelle, ça reste un système où physiquement l’opposition et la pression de quelqu’un sont connues, voire se faire éclater pendant des mois et des années par des plus gradés est une chose courante. Il est même étonnant que même si les agresseurs soient athlétiques, ils n’aient en réalité jamais vécu la pression physique d’un grappler.

Quand on s’y oppose, il y a tellement un écart que tu as l’impression de jouer avec un enfant, le stress et l’envie d’en finir rapidement en plus. C’est la même sensation que lorsque tu as des nouveaux, bien chauds et costauds, qui entrent dans ton dojo et que tu les vois se faire exécuter par un petit gabarit.

Nous avons un style qui est vraiment ludique et même s’il reste assez frustrant dans plein de circonstances et que les aptitudes physiques jouent beaucoup, le fait de pouvoir se découvrir sans se limiter donne aussi une meilleure compréhension de soi, de sa façon d’être, de ce que nous « traitons » de nous pendant les combats.

Nos personnalités, nos failles et nos forces sont là, au quotidien, pour nous rappeler ce que nous sommes dans cette expression primitive de soi, dans un contexte assez ouvert.

Enfin, l’abandon est une bonne chose, il nous rappelle que nous pouvons gagner ou perdre n’importe où et n’importe quand, puis nous remettre à nouveau à la tâche.

Et vous, aimez-vous les randoris ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.
Pank

#ArtsMartiaux #Hypnose #Entraînement #Combat #BJJ #Grappling #CeintureBlanche #Compétition #DécouverteDeSoi #Abandon


English Version

Martial Reflections of an Hypnofighter #52: Engaging in Hundreds of Randoris

For the past 6 weeks at the academy, it’s been the period of randoris. In Gi or Luta, with and without strikes. The idea at the end of the season is to help students stop overthinking and to absorb new information, allowing them to simply express themselves and test their skills. As I train 6 days a week, this means I’ve done over 400 randoris.

Yesterday, I was reflecting on how remarkable ground-based grappling styles are for this purpose. You can spar hundreds of times against opponents going at full power without ever getting seriously injured. Of course, there might be aches and pains at times, but nothing too severe.

For a beginner who trains 3 times a week, let’s say with 10 randoris per week for 45 weeks, that amounts to 450 matches. This is absolutely huge, and it means that from one season to another, a white belt with just a year of practice can defeat 90% of newcomers with a similar size-to-weight ratio who are entering for their first experience.

In a year, you engage in more full-power sparring than you might do in 5 or 10 years of boxing, potentially with injuries. Strikes are traumatic, and soon enough, you either have to limit the number of matches or the impact of your strikes. Either way, the only place where you go all out is during a competition.

In BJJ, you can have a competitive mindset in all your randoris. You can go all out against your training partners, and if you’re smart – not an egotistical fool who refuses to tap – you’ll end up exhausted and depleted, that’s all.

Even though grappling isn’t particularly recognized for self-defense today, it’s a system where the physical resistance and pressure of someone are understood, and even getting smashed by higher belts for months or years is commonplace. It’s even surprising that attackers, although athletic, have never truly experienced the physical pressure of a grappler.

When you resist it, there’s such a gap that you feel like you’re playing with a child, coupled with the stress and the desire to end it quickly. It’s the same feeling when you have newcomers, enthusiastic and strong, entering your dojo, and you see them being controlled by someone smaller.

We have a style that is genuinely playful, and even if it remains somewhat frustrating in various situations, and physical attributes play a significant role, the ability to explore without limitations also provides a deeper understanding of oneself, one’s way of being, and what we « deal with » in ourselves during the matches.

Our personalities, vulnerabilities, and strengths are there every day, reminding us of who we are in this primitive expression of ourselves, within a rather open context.

Ultimately, surrendering is a good thing; it reminds us that we can win or lose anywhere and anytime, and then get back to the task again.

And you, do you enjoy randoris?

Take what is good and just for you.

Be One.

Pank

#MartialArts #Hypnosis #Training #Combat #BJJ #Grappling #WhiteBelt #Competition #SelfDiscovery #Surrender

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