Réflexions martiales d’un Hypnofighter #21 : Les grades, une reconnaissance de l’investissement / The Significance of Martial Arts Grades
Réflexions martiales d’un Hypnofighter #21 : Les grades, une reconnaissance de l’investissement
Le week-end prochain, je vais remettre mes premières ceintures noires à ceux que j’ai accompagnés depuis le début de leur parcours jusqu’à aujourd’hui. Cela me pousse à réfléchir à l’importance des grades dans les systèmes de combat. Bien qu’il soit évident que lorsqu’on cherche à apprendre à se défendre dans des situations urbaines, les grades n’ont aucune importance, pour un pratiquant régulier en salle, la sensation de progression est cruciale. C’est en cela que les grades deviennent utiles et positifs.
Certains pourraient dire que mon niveau se manifeste lors d’une confrontation réelle. Je participe à des compétitions et je peux ainsi évaluer où je me situe, voire je me bats dans la rue et si je m’en sors bien, cela signifie que je deviens efficace. Pourtant, même en compétition, il est demandé de savoir dans quel grade ou niveau vous combattez. En ce qui concerne la rue, le test peut être très rapide : si vous frappez en premier, même si vous êtes nul en salle, cela peut fonctionner assez bien. À l’inverse, vous pouvez être un expert en self-défense ou en boxe et vous faire battre en quelques instants lors d’une confrontation hors de la salle. Cela donne un idée plus du combattant que du pratiquant.
En ce qui concerne les remises de grades, certains styles ont des critères parfois très objectifs, comme le karaté, le judo ou le taekwondo. Vous passez devant un jury et vous devez démontrer des techniques, parfois même des formes prédéfinies. Il peut y avoir des éléments tels que des combats ou des démonstrations de compétences physiques. On obtient un grade lorsque l’on « sait » faire certaines choses. Ce qui est considéré aujourd’hui comme normal, ce passage de grade, ne l’était pas à l’origine. Celui qui a introduit les grades n’est autre que le génie Jigoro Kano. En un an, il a attribué les premiers shodan à Shiro Saigo et Tomita. Ils avaient des compétences et des qualités qui leur ont permis de devenir les premières ceintures noires de tous les arts martiaux. De même, Oyama pouvait décerner des grades en 2 ans, niveau shodan, car les pratiquants étaient talentueux. Aujourd’hui, ces styles ont des critères très spécifiques, ce qui est normal compte tenu de la popularité de ces méthodes.
J’aime cette notion de prise en compte du niveau naturel ou des background des pratiquants. Il y a quelques années aux élèves qui me parlait de passer en niveau, j’avais développé un concept. Si tu bats 10 combattants de ce grade, pendant un examen, tu as le grade. En somme, tu estimes que tu es ceinture violette, pas de problème tu vas faire 10 combats de 7 min avec des ceinture violette combat, et tu dois les vaincre. Si tu n’y arrives pas, prends ton temps.
Il existe une autre manière de décerner les grades, plus subjective, que nous utilisons en luta et en BJJ. Le professeur décide en fonction de ses critères ce qui représente un grade. C’est difficile pour l’étudiant, car contrairement aux styles plus formalisés, il ne sait pas exactement ce qu’il doit faire. De plus, s’il a des aspirations compétitives, certains professeurs modifient les critères pour pousser leurs combattants à se développer au-delà de ce qui est raisonnable dans chaque catégorie. Cette façon de donner des grades se compliquent quand les élèves partent de leur dojo initial. Pour savoir si les grades se valent entre académie, la compétition est un bon moyen de comparer. En général, on a à peut prêt tous les mêmes critères. Ce qui changera c’est le patrimoine technique propre à l’école. Par exemple, mon club est plus old school et étudieront peu de techniques modernes de compétition.
Quand j’entends dire que la ceinture ne sert qu’à tenir le pantalon, cela signifie, pour moi, simplement que les personnes qui ont obtenu des grades n’ont pas suffisamment investi entre chaque passage. J’ai des élèves qui ne sont passés que ceintures bleues et qui, au départ, s’en fichaient, pour qui c’était juste un bout de tissu. Puis, lors de la remise des grades, ils me font remarquer que cela suscite des émotions. Cela représente beaucoup : la reconnaissance, un niveau, un effort dans le temps. C’est un ensemble de choses qui donne envie de continuer à s’investir. D’ailleurs, très souvent, les jeunes gradés franchissent une véritable étape lorsqu’ils doivent assumer un nouveau grade.
Et vous, comment considérez-vous les grades ?
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English Version
Martial Musings of a Hypnofighter #21: The Significance of Martial Arts Grades
Next weekend, I’ll be awarding my first black belts to those I’ve guided from the beginning of their journey until now. This prompts me to ponder the importance of ranks in combat systems. While it’s obvious that when seeking to learn self-defense in urban situations, grades hold no importance, for a regular practitioner in the gym, the sensation of progress is crucial. This is where grades become useful and positive.
Some might say that my level is demonstrated during a real confrontation. I participate in competitions, and through these, I can evaluate where I stand, and if I’m street-fighting and do well, it means I’m becoming effective. Yet, even in competition, knowing the grade or level you’re competing at is required. Regarding street encounters, the test can be swift: if you strike first, even if you’re not skilled in the gym, it can work quite well. Conversely, you could be an expert in self-defense or boxing and be defeated in moments during a confrontation outside the gym. This provides insight more into the fighter than the practitioner.
Concerning grade promotions, some styles have at times very objective criteria, like karate, judo, or taekwondo. You face a jury and must demonstrate techniques, sometimes even pre-defined forms. Elements like sparring or demonstrations of physical skills might be included. You earn a rank when you « know » how to do certain things. What’s considered normal today, the rank promotion, wasn’t the case originally. The introduction of grades can be attributed to the genius Jigoro Kano. In a year, he awarded the first shodan to Shiro Saigo and Tomita. They had skills and qualities that allowed them to become the first black belts in all martial arts. Similarly, Oyama could award shodan ranks in 2 years, as practitioners were talented. Today, these styles have very specific criteria, which is expected given their popularity.
I appreciate this notion of considering the natural level or background of practitioners. A few years ago, when students talked to me about moving up a level, I developed a concept. If you defeat 10 fighters of that grade during an exam, you earn the grade. Essentially, if you believe you’re a purple belt, no problem, you’ll engage in 10 fights of 7 minutes each against purple belt opponents, and you must defeat them. If you can’t, take your time.
Another way of awarding ranks, more subjective, is used in Luta Livre and BJJ. The instructor decides based on their criteria what represents a certain rank. It’s challenging for the student, as unlike more formalized styles, they don’t exactly know what they need to do. Furthermore, if they have competitive aspirations, some instructors alter the criteria to push their fighters to develop beyond what’s reasonable within each category. This method of awarding ranks becomes complicated when students move from their initial dojo. To determine if ranks are comparable between academies, competition is a good way to compare. Generally, we all have roughly the same criteria. What will differ is the technical heritage unique to each school. For instance, my club is more old-school and studies few modern competition techniques.
When I hear that a belt is only good for holding up your pants, to me, it simply means that those who’ve obtained ranks haven’t invested sufficiently between each promotion. I have students who only reached blue belt and initially didn’t care, for whom it was just a piece of cloth. But during rank ceremonies, they point out that it stirs up emotions. It represents a lot: recognition, a level, effort over time. It’s a collection of things that motivates them to continue investing. In fact, very often, newly ranked students undergo a real transformation when they must live up to their new grade.
In styles where you earn a new belt every six months, it’s somewhat of a non-event. If it’s not in December, it will be in June. Regardless, we know we’ll get it at some point. How many practitioners only revise their katas or forms for exams, without practicing beyond that? It becomes more of a ritual than a true moment of celebration.
Granting a rank is a beautiful thing. We approve, validate, and encourage these students to continue. I’ll talk to you about the sensation of awarding black belts next week.
And you, how do you perceive ranks?
Take what is good and right for you.
Be one, Pank
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