Le Jiujitsu comme levier de sociabilisation / Jiu-Jitsu as a Tool for Socialization

 

Le Jiujitsu comme levier de sociabilisation

Certes les arts martiaux et plus généralement le sport nous ouvrent à l’autre. Nous allons dans un club, nous rencontrons des personnalités différentes avec lesquelles nous devrons dealer. Certains vont nous plaire, d’autres moins. Tout cela dépend de nos éducations, nos cultures et nos caractères. La force des arts martiaux est de rendre neutre l’espace d’un cours les différences. Nous portons tous un Keikogi, nous ne prenons plus en compte le sexe, l’orientation politique, la « race » ou la profession de notre partenaire. Il est là pour nous aider à progresser comme nous sommes là pour l’accompagner au mieux.

Cette ‘neutralité’ accompagnée par la culture du club nous permet de nous sentir chez nous ou au contraire nous orienter vers un autre club. Dans le Jiujitsu, nous avons des clubs avec des identités fortes, des histoires, des ambitions qui sont toutes différentes. Nous avons donc une mixité d’état d’esprit et de vision de la discipline. Plus que dans beaucoup d’autres sports de combat, nous allons régulièrement dans d’autres académies. Quand nous sommes de passage, quand un pote pratique dans une autre salle, ou quand nous avons des open mats.

Ces tatamis ouverts à tous sans pré-requis sont des espaces passionnants pour observer notre capacité à nous sociabiliser avec ces ‘inconnus’, qui passent l’espace de quelques heures dans son chez soi ou dans un lieu inconnu. Il y a beaucoup de communication non verbale, beaucoup de regard, d’observation. Les premiers instants sont magnifiques, en fonction des personnalités et des intentions.

Certains sont en croisade, il n’y a pas d’animosité, juste l’esprit de conquête. De nouveaux sparrings possibles, de nouveaux styles, un moyen de se jauger et de montrer que sa ceinture et son académie sont fièrement représentés. D’autres sont dans la découverte, parfois du niveau des participants, parfois de l’ambiance, ou de voir s’il n’y a pas des connaissances, des potes avec qui partager quelques chiffonnages. Il y a ceux qui sont là parce qu’on leur a dit de venir, fidèle au poste, mais pas forcément là pour la nouveauté, plus pour rejoindre le clan. Il y a les compétiteurs ‘déters’, eux ils n’ont pas le temps, ils snipent pour préparer les échéances, pour se focaliser sur leur jeu. Il y a les professeurs, ils sont là pour partager, aider, orienter. Il y a ceux qui sont là pour le fun, eux limite si ça pouvait se faire autour d’une bonne bouffe ça ne changerait pas grand chose… Mille objectifs et attentes différentes en fonction du pratiquant.

Pourtant dans cette différence, dans cette ambiance emprunte d’une quête de domination inconsciente, après quelques randoris à se renifler, à se mordre parfois, il y a cette détente, cette énergie de respect, de joie et de plaisir qui prend place. Comme si, les choses étaient dites, sans que le verbe s’en mêle.

C’est peut être plus primitif, c’est peut être parfois avec une finesse toute relative, mais chacun se retrouve, s’ouvre la encore à certains groupes plus que d’autres, mais dans une compréhension et un respect que chacun a ses ambitions. La sociabilisation non verbale prend place, pour parfois autour d’un pot ou d’un restaurant, devenir une découverte d’un nouvel univers, celui de l’autre, plus seulement le Jiujitsuka, mais cet Homme ou cette Femme dans son entièreté.

Profitez des open mats estivaux pour aller à la rencontre de l’Autre.

Be One

Pank

Jiu-Jitsu as a Tool for Socialization

Certainly, martial arts, and sports in general, open us up to others. We go to a club, we meet different personalities that we have to deal with. Some will appeal to us, others less so. All of this depends on our upbringing, our cultures, and our characters. The strength of martial arts is to make differences neutral for the duration of a class. We all wear a gi, and we no longer take into account the gender, political orientation, "race," or profession of our partner. They are there to help us progress, just as we are there to assist them in the best way possible.

This 'neutrality,' coupled with the culture of the club, allows us to feel at home or, conversely, to seek out another club. In Jiu-Jitsu, we have clubs with strong identities, histories, and ambitions that are all different. Therefore, we have a mix of mindsets and visions of the discipline. More than in many other combat sports, we regularly visit other academies. We do this when we are traveling, when a friend trains in another gym, or when there are open mats.

These open mats, open to all without prerequisites, are fascinating spaces to observe our ability to socialize with these 'strangers' who spend a few hours in our home or in an unfamiliar place. There is a lot of non-verbal communication, a lot of eye contact, observation. The initial moments are beautiful, depending on personalities and intentions.

Some are on a crusade, there is no animosity, just a spirit of conquest. New possible sparring partners, new styles, a way to gauge themselves and show that their belt and their academy are proudly represented. Others are in discovery mode, sometimes of the participants' level, sometimes of the atmosphere, or to see if there are acquaintances, friends with whom to share a few rolls. There are those who are there because they were told to come, loyal to the post, but not necessarily there for something new, more to join the clan. There are the determined competitors, they don't have time, they are there to prepare for their upcoming competitions, to focus on their game. There are the instructors, they are there to share, help, guide. There are those who are there for fun, to them, if it could be done over a good meal, it wouldn't make much difference... A thousand different objectives and expectations depending on the practitioner.

Yet, in this difference, in this atmosphere tinged with an unconscious quest for dominance, after a few rounds of sizing each other up, sometimes biting, there is this relaxation, this energy of respect, joy, and pleasure that takes place. As if things were said without words getting in the way.

It may be more primitive, sometimes with relative finesse, but everyone finds themselves, opens up again to some groups more than others, but in an understanding and respect that everyone has their ambitions. Non-verbal socialization takes place, and sometimes, over a drink or at a restaurant, it becomes an exploration of a new universe— the universe of the other, not just the Jiu-Jitsuka, but the person in their entirety.

Take advantage of summer open mats to meet others.

Be One

Pank

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