Réflexions sur l'Orientation Martiale et la Pédagogie #2 : Travailler la Psychologie de la Self-Défense / Reflexions on Martial Orientation and Pedagogy #2: Working on the Psychology of Self-Defense
Suite à mon article sur l'efficacité du Jiu-Jitsu en tant que système de self-défense (https://lutabjj.wordpress.com/2018/12/22/le-jiujitsu-ca-marche-en-self-defense/), j'ai réalisé que je n'ai pas réussi à transmettre mon idée clé : l'aspect psychologique.
En travaillant de manière ludique et axée sur le sport avec le Jiu-Jitsu, la Luta Livre, voire le MMA, nous sommes dirigés vers une mentalité et un modèle de comportement qui ne conviennent peut-être pas à une situation de conflit.
J'insiste sur la manière dont nous filtrons l'agression et le fonctionnement psychologique du modèle de combat/fuite, sans remettre en question les compétences techniques.
Le phénomène de l'habituation à la confrontation, qui devrait normalement nous préparer mieux au combat, peut nous plonger dans des schémas d'agression. Se sentir confiant en raison des heures passées à faire des sparrings pourrait paradoxalement nous rendre moins sensibles aux dangers et aux réactions reptiliennes, telles que l'attaque ou la fuite.
Nous retirons les rituels de confrontation de l'agression en les remplaçant par des règles tacites d'autorisations et d'interdictions, ainsi que par l'abandon ou le KO comme fin du combat.
Ce modèle fournit un cadre dans lequel nous progressons tout en minimisant les blessures. Nous ne développons de l'agressivité ou de l'énergie que lorsque le match ou le randori commence. Pour beaucoup, il faut un échauffement et des rituels pour "entrer" dans l'état de combat.
Cependant, le cadre des agressions réelles n'offre pas toujours de rituels, et nous pouvons ne pas le percevoir comme un signal qui devrait nous alerter sur un danger potentiel.
La confiance d'un bon combattant les met souvent dans un état de gel ou de fixation face à un danger non actif mais présent. Ils peuvent penser qu'ils peuvent gérer la situation plutôt que d'opter pour la fuite et l'évitement, ou éventuellement attaquer en premier. Nous devenons tellement prêts et habitués que nous pouvons être moins vigilants.
Mais que peut-on faire ? Les académies sont généralement axées sur le jeu et le sport, et la self-défense est moins courante. De plus, nous ne pouvons pas savoir si la self-défense est vraiment efficace car il est impossible de la tester régulièrement. Mes observations et rencontres me poussent à croire qu'avec l'arsenal technique dont nous disposons, nous devrions être en mesure de gérer presque toutes les situations non armées, mais pour cela, nous devons créer des scénarios avec du stress psychologique. Des environnements qui devraient déclencher un passage en mode combat ou fuite.
Certaines écoles de self-défense ont développé de telles situations, et c'est probablement le premier élément martial que nous pourrions incorporer dans le programme sur une base hebdomadaire ou mensuelle.
À suivre,
Soyez Un,
Pank
Réflexions on Martial Orientation and Pedagogy #2: Working on the Psychology of Self-Defense
Following my article on the effectiveness of Jiu-Jitsu as a self-defense system (https://lutabjj.wordpress.com/2018/12/22/le-jiujitsu-ca-marche-en-self-defense/), I realized that I didn't manage to convey my key idea: the psychological aspect.
By working in a playful and sports-oriented way with Jiu-Jitsu, Luta Livre, and even MMA, we are directed towards a mindset and behavior model that may not be suitable for a conflict situation.
I emphasize how we filter aggression and the psychological functioning of the fight/flight model, without questioning technical skills.
The phenomenon of becoming accustomed to confrontation, which should make us better prepared for combat, can lull us into aggression patterns. Feeling confident due to hours of sparring could paradoxically make us less sensitive to dangers and reptilian reactions, such as attacking or fleeing.
We remove the rituals of confrontation from aggression by replacing them with tacit rules of permissions and prohibitions, as well as abandonment or KO as the end of the fight.
This pattern provides a framework in which we progress while minimizing injuries. We only develop aggressiveness or energy when the match or randori begins. For many, it takes warm-up and rituals to "get into" combat mode.
However, the framework of real aggressions does not always offer rituals, and we may not perceive it as a cue that should alert us to potential danger.
The confidence of a good fighter often puts them in a freeze or fixation state in the face of a non-active but present danger. They may believe they can handle the situation rather than opting for flight and avoidance, or potentially attacking first. We become so ready and accustomed that we can be less vigilant.
But what can be done? Academies are usually geared towards play and sport, and self-defense is less common. And we cannot know if self-defense is truly effective because it's impossible to regularly test it. My observations and encounters lead me to believe that with the technical arsenal we possess, we should be able to handle almost all unarmed situations, but to do that, we need to create scenarios with psychological stress. Environments that should trigger a switch to fight or flight mode.
Some self-defense schools have developed such situations, and it's probably the first martial element we could incorporate into the curriculum on a weekly or monthly basis.
'To be continued'
Be One,
Pank
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