Les différents types de jeux d'opposition / The Different Types of Opposition Games

 

Les différents types de jeux d'opposition



Dans les disciplines de préhension, ainsi que dans celles axées sur les percussions, nous avons la chance de pouvoir participer à des jeux d'opposition. Nous venons tous un peu pour cela, même si selon les styles, cela peut impliquer un travail à la touche ou viser un KO.

En Jiu-Jitsu, en Luta Livre, et dans d'autres disciplines de grappling, la plupart des académies intègrent des phases de combat au cours desquelles nous essayons d'appliquer nos techniques pour les tester avec un partenaire résistant.

Plus les années passent, moins je vois d'intérêt dans les combats durs réguliers que je qualifierais de "Kumité". Ce sont des combats qui se rapprochent du combat en compétition, où l'objectif est de ne rien lâcher, de vaincre l'adversaire à tout prix, et surtout, de ne pas concéder de points ou de soumissions. Bien sûr, il est utile d'en faire, mais relativement rarement, et dans le cadre de l'analyse des forces et des faiblesses. Cela nous permet d'ajuster nos compétences sans dépenser une quantité excessive d'énergie en préparation pour une compétition à venir.

La culture anglo-saxonne nous a vendu l'idée que la guerre se prépare à l'académie pour que tout se passe mieux le jour J, sur le terrain de combat. Pourtant, combien de fois les combattants arrivent-ils blessés, couverts de bandages et fatigués, sans compter les coupes de poids qui aggravent la situation ? Est-ce vraiment une stratégie judicieuse, sachant que l'objectif est d'atteindre le pic de performance le jour de la compétition, et non pas nécessairement à la salle d'entraînement, où nous sommes en phase de préparation ?

Nous avons d'autres types de jeux qui nous permettent de nous tester, de donner le meilleur de nous-mêmes, tout en minimisant les risques de blessures : les Flow Drills et les randoris.

Les sparrings en flow drill nous donnent l'occasion de vérifier si nous avons les bons angles, si nos techniques réussissent parce qu'elles sont correctes plutôt que par une explosion de force. Cela nous permet d'affiner nos compétences techniques ainsi que notre stratégie de combat, en prenant en compte les différentes réactions possibles d'un partenaire qui ne cherche pas à vaincre, mais à échanger des techniques dans un flux continu.

Quant aux randoris, ils représentent une opposition sincère, mais une fois qu'une technique est engagée, elle est suivie jusqu'à son terme, et nous devons nous y adapter. Les soumissions sont plus fréquentes, mais le jeu n'est pas pour autant statique ; on attaque, on recherche des renversements, des soumissions, des réajustements, tout cela sans complaisance, mais avec une écoute attentive du combat. Nous laissons notre ego de côté pour optimiser notre jeu sans risquer notre intégrité physique. Les randoris doivent être fluides, offensifs et parfois créatifs. Le kumité est plus statique, parfois plus axé sur la défense, on ne laisse aucune ouverture, et on peut même freiner le jeu une fois qu'un point ou un avantage est acquis, comme en compétition.

Faire des flow-drills à chaque séance d'entraînement est une chose aisée et peut même être intégré dans l'échauffement, avec un minimum d'opposition, mais en se montrant généreux dans nos actions, nos tentatives et nos techniques, sans rester bloqués ou stationnaires trop longtemps. Les randoris devraient être un complément, et sur 5-6 combats en fin de cours, deux d'entre eux peuvent être dans cette forme, selon l'état physique et les objectifs de chacun. En ce qui concerne les kumités, il est préférable de les réserver à des occasions plus rares, lorsque les deux partenaires sont en bonne condition physique et suffisamment éloignés de la prochaine compétition pour récupérer pleinement des combats à 100%.

Nous avons la chance de pouvoir travailler de mille et une manières différentes, il n'y a pas de chemin meilleur qu'un autre, seulement celui qui convient le mieux à votre âge, à votre morphologie, à vos attentes et à votre énergie du moment.

Soyez uniques,

Pank

The Different Types of Opposition Games

In grappling as well as striking disciplines, we have the privilege of engaging in opposition games. Most of us come for this very reason, even though the specific style of play can vary, involving either controlled touch or striving for a knockout.

In Jiu-Jitsu, Luta Livre, and other grappling disciplines, most academies incorporate phases of combat where we attempt to apply our techniques, testing what we've learned with a resisting partner.

As the years go by, I see less and less value in regular hard sparring, which I would call "Kumite." These are fights that closely resemble competition bouts, where the goal is to never give an inch, to defeat the opponent at all costs, and especially, to avoid conceding points or submissions. Of course, it's useful to engage in them occasionally, mainly for assessing strengths and weaknesses. This allows us to make adjustments without expending excessive energy in preparation for an upcoming competition.

The Anglo-Saxon culture has sold us the idea that war should be waged in the gym so that everything goes smoothly on the day of the competition. However, how often do fighters arrive injured, wrapped in bandages, and fatigued, not to mention the weight cuts that further exacerbate the situation? Is this truly a wise strategy, considering that the goal is to peak on the day of the competition, not necessarily in the training facility where we are in preparation mode?

We have other types of games that allow us to test ourselves, give our best, while minimizing the risk of injuries: Flow Drills and randori.

Sparring in flow drills provides us with the opportunity to see if we are hitting the right angles, if our techniques succeed because they are precise rather than relying solely on explosiveness. This helps us refine our technical skills as well as our combat strategy, taking into account various possible reactions from a partner who is not trying to win but rather exchange techniques in a continuous flow.

As for randori, it involves genuine opposition, but once a technique is initiated, it is followed through, and we must adapt accordingly. Submissions occur more frequently, but the game is by no means static; we attack, seek reversals, submissions, and adjustments, all without complacency but with attentive listening to the fight. We set aside our egos to optimize our game without risking physical harm. Randori should be fluid, offensive, and sometimes creative. Kumite is more static, occasionally focused on defense, where no openings are left, and the game may be halted once a point or advantage is secured, much like in competition.

Incorporating flow drills into every training session is straightforward and can even be part of the warm-up, with minimal resistance but with generous actions, attempts, and techniques, avoiding getting stuck or stagnant for too long. Randori should be seen as a supplement, and out of 5-6 fights at the end of a class, two of them can be in this format, depending on the physical condition and goals of each participant. As for kumite, it's preferable to engage in it less frequently, when both partners are in good physical shape and far enough from the next competition to fully recover from 100% intensity bouts.

We are fortunate to have the opportunity to work in a thousand different ways; there is no one best path, only the one that suits your age, physique, expectations, and current energy level the most.

Be unique,

Pank

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