La Self-Défense : Gestion du Réel / Self-Defense : Managing Reality
La Self-Défense : Gestion du Réel
Dans un précédent article, j'ai souligné que la self-défense est aujourd'hui enseignée de manière figée. Il est vrai que pour enseigner certains mouvements, les professeurs ont l'habitude de coder leur système. La répétition d'un mouvement doit créer un schéma d'automatisation et une réponse à une agression prédéterminée.
Cependant, dans la dynamique d'une agression ou d'un combat, l'ensemble des processus cognitifs que nous avons mis en place pour répondre à une action figée ne sera pas efficace dans un modèle plus actif.
L'intelligence de notre cerveau et de notre intelligence comportementale consiste à répéter un schéma connu afin de minimiser l'effort. Cependant, si le stimulus est différent de celui avec lequel nous avons été conditionnés, la réponse ne sera plus adaptée.
Il suffit de voir les expériences de Pavlov pour comprendre que si le chien répond à la cloche, il ne répondra pas à la trompette.
Que ce soit dans les systèmes traditionnels comme le Kung-Fu, le Karaté, l'Aikido ou dans des systèmes plus modernes comme le Krav Maga, nous retrouvons un enseignement qui ne libère pas l'apprenant dans sa démarche d'action.
La plupart des experts en self-défense sont d'anciens pratiquants de boxe, de judo ou de styles d'opposition. La prise de conscience de ses appuis, de la distance, de la dynamique, de l'action-réaction ou du coup d'œil provient la plupart du temps des compétences développées dans un sport imposant l'adaptation à une opposition connue dès le départ par les deux parties.
Dans un combat de rue, l'une des deux parties n'est pas dans les conditions optimales pour gérer la distance, la puissance ou l'agressivité. Ce qui est souvent critiqué dans les sports de combat, c'est l'ensemble des limites que les systèmes imposent. Il n'y a pas de frappe dans les yeux, dans les parties génitales ou de morsures.
Cependant, pour tous ceux qui ont combattu sur un ring, dans une cage ou sur un tatami, le corps et l'esprit ont déjà vécu cette sensation de stress intense liée à l'activité de survie et de combat. Ce n'est pas une simulation, et encore moins dans un cadre plus sécurisant que celui des règles de compétition (l'académie).
De plus, la réalité d'un combat d'opposition enseigne l'humilité des techniques pour mettre hors de combat un partenaire ou le soumettre. Dans la simulation de frappes multiples à la gorge, dans les yeux ou aux parties génitales, il y a une quête de toute-puissance qui, certes, donne confiance à ses pratiquants, mais risque de les faire croire en une efficacité relative une fois le stress présent, diminuant pour la majorité des personnes la vitesse, la puissance et la précision.
Dans un prochain article, je reviendrai davantage sur le principe psychologique, qui prend toute son importance dans la pratique de la défense personnelle. Comme je l'ai déjà souligné dans le premier article, les névroses paranoïaques dans les arts martiaux sont présentes. Dans la self-défense seule, elles sont exacerbées, étant considérées comme une qualité pour la survie dans le monde urbain dans lequel nous vivons aujourd'hui.
Prenez soin de vous.
Be One
Pank
In a previous article, I highlighted that self-defense is currently taught in a rigid manner. It's true that to teach certain movements, instructors often code their system. The repetition of a movement should create a pattern of automation and a response to a predetermined aggression.
However, in the dynamics of an aggression or a fight, the entire cognitive processes we have set up to respond to a fixed action will not be effective in a more active model.
The intelligence of our brain and our behavioral intelligence involves repeating a known pattern to minimize effort. However, if the stimulus is different from what we have been conditioned to, the response will no longer be appropriate.
One only needs to look at Pavlov's experiments to understand that if a dog responds to a bell, it will not respond to a trumpet.
Whether in traditional systems like Kung-Fu, Karate, Aikido, or in more modern systems like Krav Maga, we find teaching that does not free the learner in their course of action.
Most self-defense experts are former practitioners of boxing, judo, or opposition styles. The awareness of one's footing, distance, dynamics, action-reaction, or quick assessment mostly comes from skills developed in a sport that required adaptation to a known opposition from the outset by both parties.
In a street fight, one of the parties is not in optimal conditions to manage distance, power, or aggression. What is often criticized in combat sports is the set of limits imposed by the systems. There are no strikes to the eyes, genital areas, or biting.
However, for those who have fought in a ring, a cage, or on a tatami, the body and mind have already experienced this intense stress sensation linked to survival and combat activities. It's not a simulation, and even less so in a more secure framework than the rules of competition (the academy).
Moreover, the reality of an opposition fight teaches the humility of techniques to incapacitate a partner or to submit them. In the simulation of multiple strikes to the throat, eyes, or genital areas, there is a quest for omnipotence which, indeed, gives confidence to its practitioners, but may lead them to believe in relative effectiveness once stress is present, reducing speed, power, and precision for most people.
In a forthcoming article, I will return more to the psychological principle, which is of utmost importance in the practice of personal defense. As I already pointed out in the first article, paranoid neuroses in martial arts are present. In self-defense alone, they are exacerbated, being considered a quality for survival in the urban world we live in today.
Take care of yourselves.
Be One
Pank
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