À la Recherche du Maître d’Arts Martiaux / In Search of the Martial Arts Master

 À la Recherche du Maître d’Arts Martiaux



Dans les arts martiaux, nous avons une mystique : celle de trouver le maître. Éduqués par les films d'arts martiaux, nous rêvons tous de rencontrer le maître absolu, le sensei ou le sifu.

Cependant, avec les années et le recul, après avoir vu des professeurs brésiliens, japonais, chinois, philippins ou français, j'en ai conclu que le maître n'est que le réceptacle d'une projection.

Nous attendons tellement de le trouver que nous idéalisons nos enseignants. Nous souhaiterions qu'ils possèdent la sagesse, la connaissance, la bonté, la force du combat et toutes les qualités humaines imaginables.

Être maître, c'est 'être celui qui maîtrise une technique'. À partir de là, les maîtres sont nombreux. Derrière cette quête, nous plaçons un orientalisme, comme celui de trouver un nouveau père, un guide, un enseignant de vie (il y aurait d'ailleurs une analyse psychologique intéressante à faire sur le rapport au père et les personnes qui se tournent vers les AM et SdC)…

C'est là que les déceptions peuvent survenir, en attendant trop de son professeur, en imaginant qu'il est plus que ce technicien sur le tatami, qu'il est plus que les mots et les paraboles prononcés au dojo, nous pouvons être vraiment déçus de la réaction de ces hommes que nous avons placés sur un piédestal.

Le Maître se trouve partout. Il n'a pas besoin d'avoir une nationalité spécifique, d'avoir une ceinture avec de multiples dans, d'être vieux, et peut-être le plus étonnant, il n'a pas besoin d'être le plus fort.

Le maître, c'est cet homme ou cette femme que vous croisez sur les tatamis, sur un ring, dans un dojo, mais également dans votre quotidien, à votre bureau, dans la rue…

Les qualités d’un maître martial sont avant tout humaines. Bien sûr, il doit connaître et savoir partager son art, bien que de très nombreux maîtres asiatiques ne partagent que peu avec leurs élèves.

Les maîtres n'enseignent pas un dogme ou une croyance limitée. Ils utilisent le levier des arts martiaux pour ouvrir l'esprit et proposer de devenir un homme meilleur, que ce soit physiquement ou moralement.

À trop vouloir l'attendre ou le découvrir, en espérant qu'il corresponde à un stéréotype, nous passons à côté de tous ces maîtres du quotidien, tous ces hommes et toutes ces femmes qui, par leur contact, nous enseignent tant, à tous ces pratiquants qui ont souvent plus de sagesse et de qualité de partage que des hauts gradés.

Il y a une vieille expression qui dit : « Le maître arrive quand l’élève est prêt. » Pour moi, ce serait plutôt que le maître est déjà là, partout dans notre vie, et c'est à nous, élèves, d'apprendre à l'accueillir.

Prenez soin de vous.

Be One

Pank

In Search of the Martial Arts Master

In martial arts, there is a mystique: that of finding the master. Educated by martial arts films, we all dream of meeting the ultimate master, the sensei or the sifu.

However, with years and hindsight, having seen Brazilian, Japanese, Chinese, Filipino, or French teachers, I've concluded that the master is merely the receptacle of a projection.

We so eagerly anticipate finding them that we idealize our instructors. We wish they had wisdom, knowledge, kindness, combat strength, and all imaginable human qualities.

To be a master is to 'be the one who masters a technique'. From this perspective, there are many masters. Behind this quest, we place an orientalism, like finding a new father, a guide, a life teacher (there would indeed be an interesting psychological analysis to do on the relationship with the father and people who turn to martial arts and self-defense)...

This is where disappointments can arise, expecting too much from our teacher, imagining that he is more than just a technician on the mat, more than the words and parables spoken in the dojo, we can be truly disappointed by the reactions of these men we have placed on a pedestal.

The Master can be found everywhere. He doesn't need to have a specific nationality, to have a belt with multiple dans, to be old, and perhaps most surprisingly, he doesn't need to be the strongest.

The master is that man or woman you meet on the mats, in a ring, in a dojo, but also in your daily life, at your office, on the street...

The qualities of a martial master are primarily human. Of course, he must know and be able to share his art, although many Asian masters share little with their students.

Masters don't teach a dogma or a limited belief. They use martial arts as a lever to open the mind and propose becoming a better person, both physically and morally.

By overly waiting for or seeking them, hoping they fit a stereotype, we overlook all these everyday masters, all these men and women who teach us so much through their contact, all these practitioners who often have more wisdom and sharing quality than high-ranking individuals.

There's an old saying: "The master arrives when the student is ready." For me, it would be more accurate to say that the master is already there, everywhere in our lives, and it's up to us, the students, to learn to welcome him.

Take care of yourselves.

Be One

Pank

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