Le Temps dans les Arts Martiaux / Time in Martial Arts
Le Temps dans les Arts Martiaux
Il y a quelques semaines, je participais à un stage de BJJ avec Cavaca et j'ai eu la chance de revoir un grand ami, Pierre Pilat. Nous avons échangé sur une chose qui, pour moi, devient de plus en plus marquante dans les arts martiaux : le temps.
Il est amusant de constater que lorsque nous commençons un système comme le BJJ, la Luta Livre, voire même le MMA, tout le monde veut aller très vite. Le temps devient le pire ennemi du jeune pratiquant, surtout s'il souhaite faire de la compétition.
Tout doit arriver rapidement, tout doit être rapidement assimilé. On veut tout apprendre : les projections, les clés, les étranglements, les balayages, les frappes… Lorsqu'une technique est maîtrisée, dès que la forme devient 'bonne', on veut passer à autre chose.
La plupart du temps, si l'échec survient en combat ou en randori, des doutes apparaissent sur la technique, sur l'enseignement, et même une forme de mépris envers soi-même. Il y a comme un compte à rebours qui rappelle sans cesse au pratiquant qu'il ne sera pas prêt pour le prochain randori avec son co-apprenant, pour sa future compétition, pour son prochain passage de grade.
Beaucoup commencent avec l'objectif d'obtenir une ceinture noire, et si possible le plus rapidement possible. Le temps, toujours le temps… comme si chaque entraînement devait durer, se prolonger ou être de plus en plus long.
Dao, avec sa sagesse, me fait sourire avec ses réflexions pleines de bon sens : « Les gars s'entraînent comme des fous, sans optimiser ce qu'ils font ».
Et c'est tellement vrai. Nous n'avons qu'un temps d'entraînement limité dans notre semaine. Sauf si vous êtes dans le sport, pour les amateurs ayant une vie professionnelle et personnelle, ce temps est limité. Il est important d'optimiser ce qui est fait et d'éliminer ce qui ne sert à rien.
Quel intérêt de s'entraîner sur des mouvements que vous n'utiliserez jamais ? Avec l'expérience, on se rend compte que le temps prend une autre dimension.
Le temps devient un allié. On ne perçoit plus les erreurs de nos systèmes comme des échecs, mais comme des expériences pour retourner à l'étude. On sourit de ne pas 'encore' maîtriser certaines techniques ou concepts.
Nous prenons plus de temps pour réfléchir, pour remettre en question. Nous abordons le temps comme un maître de sagesse et d'enseignement, et non plus comme l'ennemi à surpasser.
Cela ouvre aussi la porte à un autre ami des arts martiaux : l'humilité. Celle de ne pas pouvoir, de ne pas savoir… pour l'instant, et de voir tous les possibles et tout ce qui reste à faire.
Le temps devient un atout et un allié… avec le temps.
Be One
Pank
A few weeks ago, I attended a BJJ seminar with Cavaca and had the chance to meet an old friend, Pierre Pilat. We discussed something that, for me, is becoming increasingly significant in martial arts: time.
It's amusing to note that when we start a system like BJJ, Luta Livre, or even MMA, everyone wants to progress very quickly. Time becomes the worst enemy of the young practitioner, especially if they wish to compete.
Everything must happen quickly, everything must be assimilated rapidly. We want to learn everything: throws, locks, chokes, sweeps, strikes… Once a technique is mastered, as soon as the form becomes 'good', we want to move on to something else.
Most of the time, if failure occurs in combat or randori, doubts arise about the technique, the teaching, and even a form of self-contempt. There's like a countdown constantly reminding the practitioner that they won't be ready for the next randori with their training partner, their upcoming competition, their next grading.
Many start with the goal of achieving a black belt, and as quickly as possible. Time, always time… as if each training session should last longer, extend, or become increasingly lengthy.
Dao, with his wisdom, makes me smile with his sensible reflections: "Guys train like crazy, without optimizing what they do."
And it's so true. We only have limited training time in our week. Unless you are in sports, for amateurs with a professional and personal life, this time is limited. It's important to optimize what is done and eliminate what is useless.
What's the point of training in movements you will never use? With experience, we realize that time takes on another dimension.
Time becomes an ally. We no longer see the errors in our systems as failures, but as experiences to return to study. We smile at not 'yet' mastering certain techniques or concepts.
We take more time to think, to question. We approach time as a master of wisdom and teaching, and no longer as the enemy to be surpassed.
This also opens the door to another friend of martial arts: humility. The humility of not being able to, of not knowing… for now, and seeing all the possibilities and everything that remains to be done.
Time becomes an asset and an ally… with time.
Be One
Pank
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