Le Dojo / The Dojo

 Le Dojo



Quand je suis entré pour la première fois dans un dojo, je me souviens de l'atmosphère brute des lieux, de son odeur spécifique.

Je me souviens que dans mon dojo de karaté, c'était le respect et le silence qui régnaient. D'ailleurs, dans aucun autre art martial, je n'ai retrouvé cela.

Je me souviens même de mes premiers entraînements en judo/jiu-jitsu pendant lesquels je me sentais outré par les échanges entre pratiquants… :D
J'ai bien changé, et mon dojo est un mélange, un métissage de la culture martiale japonaise et brésilienne, avec la vision sportive française.

On peut papoter, s'interroger, même rire… sauf pendant les combats.
Un combat est un dialogue technique et physique. Les mots n'ont pas leur place. Le respect de l'argumentation de l'autre est nécessaire.

En cette période de mouvement avec les attentats, des échanges de points de vue se font partout. Chacun, avec ses valeurs et ses croyances, donne sa vérité.
Cela peut parfois se répandre dans le dojo, comme une extension du quotidien.
Pour moi, le dojo est, comme son nom l'indique, le lieu de la voie. Sa voie martiale, sa recherche, son 'temple'.

Dans ce lieu, il y a des règles, des codes. Le salut, les gi et les attitudes.
Entre ces murs, la race, la couleur, la religion, la politique, le sexe n'ont plus leur place.
Pendant une heure ou deux, nous nous concentrons sur nous, nos partenaires, nos techniques.

Ce terrain se veut neutre et le professeur est le gardien de ce lieu, de cette discipline.
Les débats n'ont pas lieu d'être dans ce lieu. Après, libre à chacun de partager du temps autour d'un verre pour échanger.

Il arrive que la neutralité du dojo soit perturbée, par exemple, lorsque les tensions de ce monde entrent dans cette salle…
Et là, il y a peut-être un danger. Les émotions doivent être travaillées, mais nous sommes humains.

Quelques discours sur le net, sur les réseaux sociaux ou autour d'un café peuvent transpirer sur les tatamis. Et dans ce cas, la confiance nécessaire pour combattre avec son partenaire peut être rompue.

On peut même vouloir blesser ou faire du mal à l'autre.
Dans ces cas, le responsable est le professeur.
Il est là pour protéger ses élèves, pour que les règles soient respectées.
C'est à lui de mettre les choses à plat, de recadrer, voire de sanctionner.
Rappelons-nous pourquoi nous pratiquons.

Souvenons-nous que chacun est différent et que le dojo est un lieu d'exception où toutes les tendances peuvent, pendant les séances, offrir ce qu'il y a de meilleur en eux, sans jugement.

Nous sommes des passionnés qui, durant le temps de l'entraînement au dojo, se laissent vibrer dans une cohésion commune.

Be one
Pank

The Dojo

When I first entered a dojo, I remember the raw atmosphere of the place, its distinctive smell.

I recall that in my karate dojo, it was respect and silence that prevailed. Moreover, in no other martial art have I experienced this again.

I even remember my first judo/jiu-jitsu training sessions, during which I felt outraged by the exchanges between practitioners... :D
I have changed a lot, and my dojo is a blend, a mix of Japanese and Brazilian martial cultures, with a French sporting perspective.

We can chat, question, even laugh... except during fights.
A fight is a technical and physical dialogue. Words have no place there. Respecting the other's argumentation is necessary.

In this period of movement with the attacks, exchanges of viewpoints happen everywhere. Everyone, with their values and beliefs, presents their truth.
This can sometimes spread into the dojo, like an extension of everyday life.
For me, the dojo is, as its name suggests, the place of the way. Its martial path, its search, its 'temple'.

In this place, there are rules, codes. The bowing, the gis, and the attitudes.
Within these walls, race, color, religion, politics, gender no longer have a place.
For an hour or two, we focus on ourselves, our partners, our techniques.

This ground is meant to be neutral, and the teacher is the guardian of this place, of this discipline.
Debates have no place here. Afterwards, everyone is free to spend time around a drink to exchange.

Sometimes the neutrality of the dojo is disturbed, for example, when the tensions of this world enter this room...
And then, there might be a danger. Emotions must be worked on, but we are human.

Some discussions on the net, on social networks, or around a coffee can seep onto the tatamis. And in this case, the necessary trust to fight with one's partner can be broken.

One might even want to hurt or harm the other.
In these cases, the responsibility lies with the teacher.
He is there to protect his students, to ensure that the rules are respected.
It is up to him to clarify things, to realign, or even to sanction.
Let's remember why we practice.

Let's remember that everyone is different and that the dojo is an exceptional place where all tendencies can, during sessions, offer the best of themselves, without judgment.

We are enthusiasts who, during the training time at the dojo, vibrate together in common cohesion.

Be one
Pank

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