L'Influence des Arts Martiaux sur le Quotidien / The Influence of Martial Arts on Everyday Life
L'Influence des Arts Martiaux sur le Quotidien
Lorsque j'ai commencé les arts martiaux, ma vision était teintée par l'univers des mangas. Aujourd'hui, bien que cette influence demeure, la réalité du milieu martial m'a amené à garder les pieds sur terre.
Passant des systèmes japonais à une version plus occidentalisée de l'art du combat, j'ai perçu et cru aux 'life styles' des deux mondes. Il s'agissait de transposer les leçons apprises dans le dojo à notre vie quotidienne.
Je croyais que nous étions des étudiants d'une 'voie', qui devait nous transformer en hommes et femmes meilleurs au quotidien. En lisant Kano ou So Doshin, je me disais que notre engagement au dojo devait dépasser la simple quête de compétence martiale, visant plutôt à nous élever en tant qu'êtres humains complets et utiles à la société.
Cependant, il faut rappeler que les Japonais, sous un angle nationaliste, utilisaient les Budo comme outils de propagande. Mes rencontres et expériences m'ont révélé que de nombreux Sensei japonais se comportaient souvent de manière irrespectueuse en dehors du dojo, faisant preuve d'égoïsme et d'une forte consommation d'alcool.
Contrairement au mythe de Karate Kid, ma réalité n'a pas suivi ce chemin. Au lieu d'appliquer les valeurs d'effort, de sincérité et de détermination acquises sur les tatamis dans la vie réelle, beaucoup transposaient la hiérarchie et les 'droits' du Senpai ou du Sensei dans leur quotidien.
Comme le dit mon ami Sonny, 'il y aura toujours un geek fanatique des mythes du grand maître pour le suivre dans toutes ses bêtises'. Il a raison, et ironiquement, lui et moi avons été attirés par cette recherche et cette croyance.
Nos professeurs en France, qu'ils enseignent les arts martiaux japonais ou chinois, ne reflètent pas toujours les 'codes' moraux des Budo ou, pour les plus belliqueux, du bushido. Beaucoup de judokas ne vivent pas les principes du Judo dans leur quotidien.
C'est d'autant plus ironique que les parents inscrivent leurs enfants dans ce sport en raison des valeurs éducatives vantées par la fédération.
Dans le modèle brésilien, on observe une autre vision du pratiquant. Mais là aussi, on retrouve des comportements similaires à ceux des maîtres asiatiques. J'y reviendrai. Les pratiquants, eux, n'adoptent pas souvent les principes de respect et d'humilité en dehors de l'académie. Par contre, ils adoptent le style de vie avec l'Acai, les vêtements de combat de l'académie et l'importance accordée aux compétitions.
Rappelez-vous des karatekas des années 70-80 portant des bandanas avec le soleil levant. La version BJJ moderne, c'est un homme en tongs Havaianas, avec un t-shirt Koral, buvant un Açai.
Ce n'est pas une critique ; je suis tout aussi ridicule avec mes t-shirts de MMA ou de Luta Livre. Ce que je veux souligner, c'est que l'apparence ne reflète pas forcément les vertus de nos apprentissages martiaux.
J'aime à penser que sans tomber dans l'excès, fréquenter le gym quotidiennement ne se résume pas à faire du CrossFit, rouler et frapper des sacs. Ce n'est pas seulement pratiquer des drills, combattre et être fier de sa remise de grades. C'est aussi s'efforcer de devenir un homme plus authentique.
Cela implique de reconnaître qu'il y aura toujours plus fort que soi, des difficultés, des souffrances, des efforts à fournir. Les dojos ne mentent pas. Que ce soit en faisant 1000 tsukis ou 100 low kicks, en luttant et chutant sans cesse, ou en répétant inlassablement ses drills, nous savons que le chemin est long, difficile, douloureux, et éprouvant tant physiquement que psychiquement.
Nous devenons plus courageux, plus travailleurs, plus volontaires. Nous apprenons à surmonter les moments difficiles, à repousser nos limites, à reconnaître autrui, et à mieux nous écouter et nous comprendre.
Mais alors, comment transposons-nous ces attitudes dans notre quotidien ? En situation difficile, parvenons-nous à appliquer notre mentalité martiale à la vie de tous les jours ? Conservons-nous cette humilité lorsque d'autres tentent de nous élever sur un piédestal ?
Comment vivez-vous votre 'esprit martial' au quotidien ?
Prenez soin de vous.
Be One
The Influence of Martial Arts on Everyday Life
When I started martial arts, my view was colored by the world of manga. Today, while that influence remains, the reality of the martial environment has grounded me.
Transitioning from Japanese systems to a more Westernized version of the art of combat, I embraced and believed in the 'life styles' of both worlds. It was about translating the lessons learned in the dojo into our daily lives.
I thought we were students of a 'path' that should transform us into better men and women in our daily lives. Reading Kano or So Doshin, I believed that our dedication in the dojo should go beyond merely seeking martial competence, aiming instead to elevate us as complete and useful human beings in society.
However, it's important to remember that the Japanese, from a nationalist perspective, used Budo as propaganda tools. My encounters and experiences have revealed that many Japanese Senseis often behaved disrespectfully outside the dojo, exhibiting egoism and heavy alcohol consumption.
Contrary to the Karate Kid myth, my reality did not follow this narrative. Instead of applying the values of effort, sincerity, and determination developed on the tatamis to real life, many transferred the hierarchy and 'rights' of the Senpai or Sensei into their daily lives.
As my friend Sonny says, 'there will always be a geek fanatic of the great master myths to follow them in all their nonsense.' He's right, and ironically, both he and I were attracted to this search and belief.
Our teachers in France, whether they teach Japanese or Chinese martial arts, do not always reflect the moral 'codes' of Budo or, for the more bellicose, of bushido. Many judokas do not live the principles of Judo in their daily lives.
This is all the more ironic as parents enroll their children in this sport because of the educational values touted by the federation.
In the Brazilian model, we see another vision of the practitioner. But here too, we find behaviors similar to those of the Asian masters. I will come back to this. Practitioners often do not adopt the principles of respect and humility outside of the academy. However, they embrace the lifestyle with Acai, the academy's fightwear, and the importance placed on competitions.
Remember the karatekas of the 70s-80s wearing bandanas with the rising sun. The modern BJJ version is a man in Havaianas flip-flops, wearing a Koral t-shirt, drinking an Açai.
This is not a criticism; I am just as ridiculous with my MMA or Luta Livre t-shirts. What I want to emphasize is that appearance does not necessarily reflect the virtues of our martial learning.
I like to think that without going to extremes, frequenting the gym daily is not just about doing CrossFit, rolling, and hitting bags. It's not just practicing drills, fighting, and being proud of our rank promotions. It's also about striving to become a more authentic man.
This involves recognizing that there will always be someone stronger than us, difficulties, suffering, efforts to be made. Dojos do not lie. Whether doing 1000 tsukis or 100 low kicks, struggling and falling continuously, or relentlessly repeating drills, we know that the path is long, hard, painful, and challenging both physically and psychologically.
We become braver, more hardworking, more willing. We learn to overcome difficult moments, to push our limits, to recognize others, and to better listen to and understand ourselves.
But then, how do we transpose these attitudes into our daily lives? In difficult situations, do we manage to apply our martial mentality to everyday life? Do we maintain this humility when others try to put us on a pedestal?
How do you live your 'martial spirit' in your daily actions and habits?
Take care of yourselves.
Be One
Pank
Commentaires
Enregistrer un commentaire