Arts Martiaux et Maladies / Martial Arts and Diseases

Arts Martiaux et Maladies



Les arts martiaux nous enseignent de nombreuses choses sur nous-mêmes. Ils nous permettent de surmonter des défis qui peuvent être difficiles.

Nous avons la chance de voir des athlètes exceptionnels avec une jambe en moins, des problèmes physiques, être aveugles, entre autres. Ce dont on parle moins, ce sont les maladies graves.

Il est plutôt rare de lire des articles sur les combattants qui affrontent un ennemi parfois invisible, comme des maladies psychiques ou physiques. Par exemple, on sait que Terere, un des plus grands jiu-jitsukas brésiliens, est tombé dans la drogue.

Je ferai des articles sur les maladies psychiques ultérieurement. Notre vie est pleine d’imprévus et de surprises. Dans ma vie de pratiquant, j’ai rencontré un combattant plutôt mauvais joueur et assez vicieux : le cancer. Le mien était un peu délicat pour la gent masculine, si vous voyez ce que je veux dire.

Dans mon cas, je l’ai gardé presque 4 ans, mais surtout 2 ans en mode « ça picote ». Vous n’imaginez pas vraiment ce que c'est, quand on se dit qu'on va chaque jour à l'entraînement ou en compétition avec l'idée que le combat n'est pas avec le partenaire. Là, ça devient concret, pas juste une phrase énigmatique…

Le cancer est prompt à nous accabler avec des températures élevées, des douleurs excessives et d'autres gênes constantes. J'ai commencé les arts martiaux avec cette idée que les budokas peuvent tout surmonter, travaillant sur eux-mêmes pour devenir meilleurs.

Le travail est le moteur de ma vie de pratiquant. Je n'ai jamais été particulièrement doué en arts martiaux, mais j'ai développé une envie d'évoluer à travers l'investissement personnel.

Quand on monte sur un tatami, que l'on enfile son gi ou ses gants, nous entrons dans une démarche qui nous conditionne. Ce qui m'a aidé, c'est ce rituel, ce plaisir, cet effort que les arts martiaux m'ont enseignés.

Devenir un combattant de sa propre vie. Pas contre les autres, ni contre le monde ou les croyances, mais contre soi-même et sa tumeur. Son nom est ironique : « tu meurs »... et pourtant, tu combats pour vivre, en utilisant tes techniques de combat moins vers l'extérieur, mais plutôt vers l'intérieur.

Reprendre les concepts des arts martiaux, ne pas s'opposer à certaines forces, trouver des leviers... C'est une chance extraordinaire de voir que ce que nos amis et partenaires d'entraînement, nos sensei et mestres, tout ce que nos méditations et lectures nous ont enseigné dans la sueur, le sang, la peur et l'angoisse, devient pour nous un apaisement, un remède.

Je parlerai un peu des compétitions, de l'importance d'y participer même quand on n'est pas au mieux de sa forme, comme une preuve que nous sommes en vie. Je parlerai aussi des « cadeaux bonus » qu'on préférerait éviter.

Prenez soin de vous.

Osu

Pank

Martial Arts and Diseases

Martial arts teach us many things about ourselves. They enable us to overcome challenges that can be difficult.

We are fortunate to see exceptional athletes with one leg missing, physical problems, being blind, among others. What is less talked about are serious illnesses.

It is quite rare to read articles about fighters facing an often invisible enemy, such as mental or physical illnesses. For example, it is known that Terere, one of the greatest Brazilian jiu-jitsu practitioners, fell into drug addiction.

I will write articles on mental illnesses later. Our life is full of unexpected events and surprises. In my practice, I have encountered a rather unsportsmanlike and somewhat vicious fighter: cancer. Mine was a bit delicate for the male gender, if you get my drift.

In my case, I had it for almost 4 years, but especially 2 years in a "tingling" mode. You can't really imagine what it's like, thinking every day that you go to training or competition with the idea that the fight is not with your partner. Then, it becomes concrete, not just an enigmatic phrase…

Cancer is quick to overwhelm us with high temperatures, excessive pain, and other constant discomforts. I started martial arts with the idea that budokas can overcome anything, working on themselves to become better.

Work is the driving force of my life as a practitioner. I have never been particularly skilled in martial arts, but I have developed a desire to evolve through personal investment.

When we step onto a tatami, don our gi or gloves, we enter a process that conditions us. What helped me was this ritual, this pleasure, this effort that martial arts taught me.

Becoming a fighter of one's own life. Not against others, nor against the world or beliefs, but against oneself and one's tumor. Its name is ironic: "you die"... and yet, you fight to live, using your combat techniques less outwardly, but more inwardly.

Revisiting martial arts concepts, not opposing certain forces, finding levers... It's an extraordinary opportunity to see that what our friends and training partners, our sensei and mestres, everything that our meditations and readings have taught us in sweat, blood, fear, and anxiety, becomes for us a relief, a remedy.

I will talk a bit about competitions, the importance of participating even when not feeling well, as proof that we are alive. I will also talk about the "bonus gifts" we would rather avoid.

Take care of yourself.

Osu

Pank


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